Récit d'aventure par Manon & Elisabeth - octobre 2022
"Un réel retour à la vie nomade plus ressourçant que vous ne l’imagineriez"
L’ascension du Mont M’Goun, deuxième sommet le plus haut du Maroc, est une aventure à réaliser au moins une fois dans sa vie pour les amoureux de trekking et de nature ! Nous vous racontons ici le détail des journées du voyage organisé par Decathlon Travel en octobre 2022, un réel retour à la vie nomade plus ressourçant que vous ne l’imagineriez.
Résumé de l’itinéraire :
- Jour 1 : 250 km de minibus - vallée d’Arous au plateau de Tafenfante : 600 m de D+, 2h de marche, 4 km
- Jour 2 : plateau de tafenfante à Ifri N'ait Kerfla : 1000 m de D+, 5h de marche, 18 km
- Jour 3 : Ifri N’ait Kerfla à Tazzite - Tarkeddit : 700 m de D+, 3h de marche, 8 km
- Jour 4 : Tazzite - Tarkeddit à Tanoute : 1300 de D+ et 1200 de D-, 5h de marche, 18km
- Jour 5 : Tanoute à Tabant : 400 m de D+ et 1300 de D-, 5h, 23 km
- Jour 6 : retour à Marrakech, 250 km de transport
"Nous sommes déjà submergées par ce que nous voyons et nous n’avons qu’une hâte : en découvrir davantage"
Jour 1 - À la rencontre de notre guide et des montagnes Marocaines
Ce matin, nous nous réveillons tranquillement à 7h30 et nous commençons la journée par un petit déjeuner aux couleurs marocaines. Ahmed, notre guide pour cette aventure, nous rejoint aux alentours de 8h30 pour nous annoncer le départ. Nous enfilons nos chaussures, nous fermons nos sacs et nous voilà dans le minibus pour 5h de route.
Après 3h de route nous faisons un arrêt dans la ville de Azilal pour déguster notre toute première tajine : ce n’est pas un mythe, c’est un vrai régal. Une fois rassasiées, nous repartons, direction la vallée d’Arous où nous retrouvons et rencontrons les muletiers Mostafa et Ismail.
Nous chargeons les affaires et ça y est ! Nous voilà en train de marcher dans l’Atlas et de découvrir des paysages complètement inconnus : un univers très minéral se dévoile à nous. On peut apercevoir en prenant de l’altitude la vallée et ses champs de pommes. C’est un paysage rouge par sa terre et vert par ses champs qui se dressent à nous. Nous sommes déjà submergées par ce que nous voyons et nous n’avons qu’une hâte : en découvrir davantage.
Nous marchons à peine 2h avant d’arriver au plateau de Tafenfante, à 2 500 m d’altitude, que les berbères appellent « le paradis ». C’est une vaste étendue d’herbe avec des arbres qui, en effet, dégage une certaine sérénité, on s’y sent immédiatement bien. Ça sera notre campement pour cette nuit. On y installe notre tente ainsi que celle des cuisiniers et muletiers.
On nous avait promis des repas traditionnels et… bingo ce soir, ce sera couscous !
"Un vrai décalage entre notre quotidien et le leur plus ancestral, de quoi revenir à l’essentiel et oublier notre confort de vie habituel"
Jour 2 - Marche entre roches rouges et dorées, verdure et villages typiques berbères
Premier réveil sous la tente, on prépare nos affaires et direction la cuisine (en réalité c’est une tente dans laquelle le guide/cuisiner et les muletiers préparent les repas et dorment). Au menu : pain marocain, confitures et œufs à la coque. Ici on boit le fameux thé marocain à la menthe à tous les repas. C’est plutôt surprenant les premières fois, mais on s’y fait rapidement voir même on a du mal à s’en passer en suite !
Nous marchons environ 3h30 avant de s’arrêter manger en dessous d’un joli noyer, arbre emblématique de la région. Une belle récompense après cette marche entre falaises et roches rouges. Après la sieste, nous reprenons le chemin en direction d’un joli village encastré dans la roche, nommé d'Ifri n'Ait Khartella. On le traverse avec une sensation de dépaysement complet, un vrai décalage entre notre quotidien et le leur plus ancestral, de quoi revenir à l’essentiel et oublier notre confort de vie habituel.
Nous suivons la source du village jusqu’au plateau Ifri N'ait où nous installons les tentes pour le campement du soir. C’est une première pour nous : une douche à l’air libre avec l’eau que les muletiers ont fait chauffer pour nous. Ce soir, c’est tajine qu’Ahmed a préparé pour nous, on se régale ! Une tisane à la verveine et nous sommes prêtes à aller nous coucher, nous n’aurons aucun mal à nous endormir après les 17 km parcourus aujourd’hui.
"C’est à ce moment, que nous nous sommes rendues compte que l'expérience que nous étions en train de vivre était totalement inédite"
Jour 3 - Traversée de la montagne jusqu’au plateau de Tarkeddit - bergerie traditionnelle
Comme la veille, nous nous levons à 7h30. Nous sommes accueillis par Ahmed dans la tente principale avec des traditionnelles crêpes aux 1000 trous, idéal pour prendre un maximum d’énergie par ce temps (il fait très froid) et surtout pour la journée qui nous attend. Nous décollons aux alentours de 9h après avoir replié le camp et chargé les mules. La montée est rude (800 m de D+) mais c’est un joli panorama que nous découvrons en arrivant au col d’Agouri à 3400 m. En face nous pouvons d’ailleurs apercevoir notre objectif de demain : le Mont M’Goun.
Nous descendons ensuite vers le plateau de Tarkeddit, énorme plaine qui nous rappelle les pozzines du lac de Nino en Corse, à la seule différence qu’ici nous sommes seuls sans aucun autre marcheur, ce qui nous permet d’apprécier encore plus le moment présent. C’est à ce moment, que nous nous sommes rendues compte que l'expérience que nous étions en train de vivre était totalement inédite, et n’aurait jamais été possible sans être passée par Decathlon Travel pour organiser ce voyage. Finalement, notre peur de ne pas pouvoir être libres en partant en voyage organisé s’était transformée en totale liberté, la solitude comme nous n’aurions pas mieux rêvé.
Nous installons notre campement au pied du M’Goun, au milieu des troupeaux des bergers de la tribu des Ait atta. Il est 14h, nous allons pouvoir profiter de notre après midi pour nous ressourcer et se préparer à l'ascension tant attendue.
Au menu : omelette traditionnelle et thé à la menthe, beignet accompagné de sa confiture de patate douce et toujours dans la joie et la bonne humeur. En bonus, nous prenons notre première vraie douche chaude. On a fait le plein d’énergie et avec ça, pas de doute sur l’ascension de demain : on va en profiter !
"À ce moment précis, nous nous sentons minuscule face à l’immensité des montagnes"
Jour 4 - Ascension du M’Goun
Aujourd’hui c’est le grand jour : l’ascension du Mont M’Goun (altitude maximale : 4071m) qui est le deuxième sommet le plus haut du Maroc. Afin d’éviter le vent et la pluie qui arrivent généralement aux alentours de midi, nous devons partir très tôt. Nous nous réveillons à 3h20, les yeux encore collés. On sait que la journée va être physiquement difficile, on se force à manger un bout, même si l’estomac n’est pas encore bien réveillé.
Ça y est, nous voilà parties. Nous faisons pleinement confiance à nos accompagnateurs car en plus de marcher plus de 3h dans le noir avec pour seule lumière nos frontales, il n’y a aucun balisage indiquant le chemin.
1200m de dénivelé positif réalisés et 4h30 plus tard, nous voici en haut du M’Goun. Quelle satisfaction, quel bonheur !
La montée n’est pas facile physiquement mais le paysage nous fait oublier l’effort ainsi que le froid : nous sommes heureuses et fières, de nous, de ce que nous venons d’accomplir. Et puis rien ne vaut un lever de soleil dans les montagnes marocaines ainsi qu’une vue à 360° sur le Djebel Sarho et les étendues sahariennes. Nous n’avons jamais vu autant de sommets, de couleurs et d’espace de notre vie. A ce moment précis, nous nous sentons minuscule face à l’immensité des montagnes.
Puis vient le moment de la descente, qui fut un moment surprenant. La descente est souvent le moment redouté car douloureux pour les genoux, mais la c’est différent. La quantité de caillasses présents dans le cirque de Loumssoud fait qu’il faut tout simplement faire glisser ses pieds un coup à droite un coup à gauche comme si nous étions au ski pour avancer. Nous n’avons jamais descendu un sommet aussi rapidement et on vous l'accorde, c'était plutôt fun ! Nous passons par la source du Lassif M’Goun et nous nous arrêtons pour dormir sur le plateau de Tanoute où les bergers berbères s’abritent en saison estivale, ensuite la température devient trop basse pour rester ici. D’ailleurs le froid et le vent nous font oublier que le soleil tape sur notre peau, donc un petit conseil…n’oubliez pas de vous protéger !
Puisque nous sommes partis très tôt ce matin, nous avons toute l’après-midi pour nous relaxer et apprécier le calme de la montagne. Au programme : étirements et auto-massage à l’aide d’une balle de massage que nous avons emportée dans nos bagages (le must have pour éviter les courbatures).
"Un moment unique, hors du temps, que nous ne sommes pas prêtes d’oublier"
Jour 5 -Descente par la vallée rose et le village de Tanout
Qui dit montée, dit descente. Aujourd’hui, on rejoint la vallée et le village de Tanout qui sonnera la fin de notre périple. Les cuisses chauffent encore de la veille.
On quitte notre campement vers 8h40 et entamons notre longue descente (1300m de dénivelé négatif). Sur le chemin, nous passons par la crête Digoudamen, nous permettant d’apercevoir une dernière fois la chaîne du M’goun, de quoi nous rafraîchir l’esprit et nous rappeler les images et panoramas incroyables que nous avons pu admirer la veille.
Nous passons par des villages de bergers avant de retrouver « la route ». On s’accorde une pause déjeuner dans les champs de pommiers, ça sera notre dernier repas avec les muletiers.
Mostafa et Ismaël, par leur générosité et leur bonne humeur, auront rendu ce trek encore plus mémorable, c’est donc le cœur lourd que nous devons leur dire au revoir. Après ce moment plein d’émotion, nous reprenons notre chemin vers Tanout. Ça y est, nous l’avons fait : nous venons de boucler la boucle de ce trek : c’est 4100 m de D+ et -, 71 km de marche et une altitude maximale de 4071 atteinte.
Les pieds chauffent mais nous sommes heureuses ! Heureuses d’avoir pu vivre cette expérience incroyable. Un retour vers l’essentiel, la découverte d’une culture, la rencontre avec de magnifiques personnes. Un moment unique, hors du temps, que nous ne sommes pas prêtes d’oublier. Pour cette nuit, nous dormons dans le village au gîte Dar Itrane avant de rentrer à Marrakech demain. C’est avec les yeux plein d’étoiles que nous nous endormons ce soir, le cœur serré, tristes d’arriver déjà à la fin de ce beau périple.
Jour 6 : retour à Marrakech et à la vie citadine
Ce matin nous apprécions notre dernier petit déjeuner dans les montagnes avant de regagner Marrakech. Nous aurons le temps de nous balader dans la ville rouge tout l’après-midi et d’apprécier un spa hammam pour nous détendre. Le soir, nous dînons au restaurant « Le Jardin » pour manger une dernière fois des spécialités locales entourées de plantes dans une ambiance typiquement marocaine !
"Nous avons découvert des endroits et vécu des moments que nous n’aurions pas pu vivre en préparant notre voyage seules"
5 jours, 71 km, 4100 m de dénivelé positif et négatif, 4071 m d’altitude atteint. En plus du défi sportif, ce trek au Maroc aura été pour nous une occasion de se retrouver, se ressourcer, de découvrir une culture et des paysages qui nous étaient inconnus et de rencontrer des personnes tout simplement incroyables. On ne connaissait que peu de choses du Maroc et on ne savait absolument pas à quoi s’attendre… On sort de cette aventure avec l’envie d’y retourner ! Ce voyage aura été une belle surprise pour nous, nous avons découvert des endroits et vécu des moments que nous n’aurions pas pu vivre en préparant notre voyage seules.
MERCI À Manon & Elisabeth pOUR CE SUPERBE RÉCIT
Les conseils et astuces de Manon et Elisabeth pour ce trek :
- Emporter un savon naturel et un dentifrice respectueux de l’environnement, vous allez faire votre toilette en pleine nature.
- Prendre une batterie solaire car il n’y a pas de quoi charger vos appareils électroniques tout le long du trek.
- Plutôt privilégier les claquettes aux tongs, plus simple pour enfiler des chaussettes lorsqu’il fait frais le soir.
- Penser aux sacs poubelles (petits formats pour les animaux par exemple) pour ramasser vos déchets.
- Ramener une balle de massage pour limiter les crampes et courbatures.
- Boire avec une gourde filtrante ou prendre des pastilles purifiantes car l’eau n’est pas potable.
- Prendre un petit tapis lors de vos pauses, car l’environnement est très rocailleux.
- Emporter des médicaments contre le mal d’altitude au cas où vous ne vous sentiriez pas bien pendant l’ascension.
- Prendre quelques lingettes corporelles pour se laver pendant le trek, les douches sont rares et vous aurez sûrement envie de vous rafraîchir après une longue marche.
- Ne pas oublier la lampe frontale !