Messaoud arrive à la gare, excité de commencer cette aventure. Le guide l’attend déjà. D’entrée, le contact est facile, chaleureux, rassurant. Direction la location de matériel pour récupérer skis, peaux, chaussures, DVA… puis arrivée à l’hôtel. Le camp de base prend vie. Tout le monde s’installe, on fait les présentations, on parle du programme, des consignes de sécurité, des risques en montagne. Et dès le premier jour, le ton est donné : 600 mètres de dénivelé positif pour se mettre en jambes. “C’était parti !”
Les premières montées sont un mélange de concentration, d’effort et de découverte. Messaoud se sent un peu intimidé. Certains membres du groupe sont plus expérimentés, ils viennent de la montagne, ils ont l’habitude. Lui, malgré son gros niveau en sport, redoute un peu de “faire le boulet”. Mais très vite, l’ambiance le rassure. L’entraide est naturelle, personne n’est laissé de côté. “Pas moyen que je lâche. Tout seul, j’aurais arrêté au bout d’une heure. Là, j’étais porté par le groupe. C’était fort.”
L’effet collectif joue à plein : quand les jambes brûlent, que la pente se redresse, que les conversions s’enchaînent, l’encouragement d’un coéquipier ou le conseil du guide change tout. Ce dernier, moniteur ESF, distille des tips précieux, autant techniques que mentaux. Chaque jour, Messaoud apprend, progresse, se régale. Le lendemain ? 1500 mètres de D+, un ciel bleu éclatant et toujours cette même envie d’aller plus haut.
Les journées s’enchaînent avec un rythme bien rodé : réveil tôt, briefing autour de la carte, objectif du jour annoncé Il montre l’itinéraire du jour, les passages clés… et finit en pointant la montagne du doigt : “dans 5 heures, on sera tout là-haut !” puis ascension dans le silence de la montagne. Peu de bruit, sauf celui de la neige sous les peaux.
Et une fois là-haut, l’extase. Vue panoramique, fierté partagée. Et la récompense : la descente en poudreuse. ll y a eu aussi des moments plus ludiques, comme cet exercice de recherche de victime d’avalanche. Chrono lancé, il faut trouver le DVA en moins de 15 minutes. “Pédagogique, mais surtout très concret. On sent pourquoi on apprend tout ça.”
Le clou du séjour reste sans doute cette nuit en alpage. Le groupe grimpe, s’installe, partage une fondue. Au petit matin, la vaisselle se fait avec de la neige. “J’étais un Parisien qui skiait à midi et mangeait à la Folie Douce à 14h. Là, j’ai redécouvert la montagne. Le plaisir de l’effort, du silence, de la nature. C’était exactement ce que je cherchais.”