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Récits de voyage
La Réunion île intense, ascension du Piton de la Fournaise
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- La Réunion île intense, ascension du Piton de la Fournaise
Ce n’est pas moi qui le dit mais c’est bien l’argument de l’office du tourisme pour définir l’Ile Bourbon et, croyez-moi, ce n’est pas un slogan usurpé. En ce mois d’avril 2018, il s’agit de mon cinquième séjour sur l’ile. J’y retourne toujours avec autant de plaisir, cette fois avec un ami. Nous avons établi un circuit en boucle pour terminer par l’ascension du Piton de La Fournaise.
L'itinéraire de Gilbert
1. Cilaos
2. Le Piton des Neiges
3. Cirque de Salazie
4. Hell Bourg
5. Cirque de Mafate
6. Aurère
7. Ilet de Roche Plate
8. Cilaos
9. Piton de la Fournaise
Ascension du point culminant : le Piton des neiges (3071 m)
Notre périple démarre à Cilaos, charmante bourgade du centre de l’ile, dans le cirque du même nom, paradis du trek, du trail, du VTT et du canyoning.
Notre première étape nous mènera au point culminant, le Piton des Neiges, avec ses 3071m d’altitude après une nuit au refuge de la Caverne Dufour.
La première montée nous met rapidement dans l’ambiance : 1200 m de dénivelé pour atteindre le sommet du rempart, le tout dans une forêt de tamarins et cryptomerias.
Arrivée au refuge après 2h15 de montée rapide…
Disons-le, le refuge est très impersonnel, le personnel pas sympa et le confort très sommaire voire plus… ou moins, c’est selon.
Le lendemain, levé 4h00 pour un départ à la frontale une demi-heure plus tard : la première moitié de la montée est pénible : il faut zigzaguer entre les énormes blocs de lave et ne pas oublier de suivre les marques blanches afin de ne pas s’égarer. Après le passage d’une ravine les cailloux disparaissent et font place à des gravillons ou de la terre moins stable. La végétation disparaît presque totalement et la dernière partie s'effectue avec, en ligne de mire, le sommet.
Ce n’est pas la plus belle ascension que j’ai pu réaliser mais, une fois en haut, la nature nous gratifie d’un point de vue magnifique avec un levé du soleil sur l’Océan Indien et les sommets environnants : le Grand Bénare, le Dimitile et, tout au fond, le volcan du Piton de la Fournaise.
Après les traditionnelles photos, il faut penser à redescendre car, aujourd’hui, le chemin est encore long.

Deuxieme étape : Hell-Bourg par les coteaux de Kerveguen et Belouve
La prochaine étape va nous conduire à Hell Bourg, ancien village thermal, tout au fond du cirque de Salazie.
Pour nous y rendre, nous retournons sur nos pas pour entamer la descente après un dernier coup d’œil vers le sommet. Nous rejoignons le refuge, prenons un petit déjeuner bien mérité et nous dirigeons vers le Nord Est jusqu’au gîte de Belouve en longeant les coteaux de Kerveguen, le cirque de Salazie, main gauche et l’immense forêt de Bélouve, main droite. Aucun effort particulier, l’essentiel du parcours ne se fera qu’en descente avec de longs passages dans la boue (sinon où serait le plaisir?)
En milieu de journée, nous nous permettons une Dodo (la bière locale) au gîte de Belouve avant d’entamer la courte mais raide descente jusqu’à Hell Bourg.
Ce soir, ce sera le grand luxe, comparé à hier : gite vraiment sympa, chambre propre, douches (un luxe) et propriétaires accueillants (Merci à Alice et son époux).
Le petit déjeuner du lendemain sera digne de la prestation …un must.

Direction le cirque de Mafate
Cette journée nous mènera dans le cirque de Mafate, le plus fameux de la Réunion. Là-bas, aucun véhicule à moteur : comme on dit : Mafate juste à patte ! C’est vrai, j’oublie l’hélicoptère qui rend de grands services aux Mafatais et permet aux touristes les plus fortunés (et moins sportifs) de visiter le cirque sans effort.
Nous prenons la direction de l’Ilet à Vidot, descendons vers la Rivière du Mât pour ensuite remonter vers la Plaine d’Affouche, la traversée de Grand Sable et, pour finir, la longue montée du Col de Fourche en longeant la rivière des Merles. Les cascades le long des parois offrent un spectacle extraordinaire.
Depuis le sommet du col, la descente est un peu fastidieuse jusqu’au croisement du col des Bœufs pour rejoindre enfin la longue traversée de la Plaine des Tamarins et l’Ilet de La Nouvelle, un peu la « capitale » de Mafate.
Le repas dans les gîtes est toujours l’occasion de rencontrer des randonneurs venus d’horizons différents : les locaux avec lesquels nous apprenons à mieux connaître l’ile, de jeunes étudiants venus depuis l’Europe entière ainsi que des groupes de randonneurs en vacances sportives. Les échanges sont toujours très riches.

Aurère par sentier scout
Quatrième jour de marche : tout va bien physiquement, pas de bobos, quelques petites courbatures au départ mais rien de bien méchant.
Au cours de notre étape, nous parcourons l’un des plus beau sentier de l’Ile : le sentier Scout qui nous mènera jusqu’à notre prochaine étape, Aurère, en passant par Ilet à Malheur.
Nous débutons par un petit 500m de dénivelé + pour nous mettre en jambe, rejoindre le col des Bœufs. Le reste se fera tout en descente depuis la route du Belier.
Nous plongeons en direction de la ravine Gros Bémale pour arriver sur une crête effilée, au lieu dit Les Deux Fesses : vue plongeante sur la Grande Ravine qui s’écoule plusieurs centaines de mètres en contrebas .
Petite pause à Ilet à Malheur pour nous diriger vers Aurère où j’ai un peu mes habitudes au bout de trois séjours consécutifs. J’ai le plaisir de retrouver Narcisse, le propriétaire du gite, véritable Mafatais issu des peuples « marron », descendant d’esclave, que j’ai connu il y a deux ans.
Excellent accueil, nuit au gite confortable et repas plus que copieux : toujours le traditionnel Cari Poulet – Grains, avec le petit rhum arrangé pour terminer…
Le jour le plus long
Ce matin, le temps est splendide, pas un nuage, mais ce sera pour nous l’étape la plus longue, avec le parcours du sentier Dacerle, dit « sentier du facteur » du temps où Mafate ne connaissait pas le confort de l’hélicoptère pour déposer le courrier.
Pour commencer, direction Bord Bazar et l’interminable descente vers le bras d’OUSSY. Le passage sur la passerelle est vertigineux… au moins 100 m de vide sur la confluence du bras d’Oussy et de la Rivière des Galets.
Une succession de bosses nous mène jusqu’au sympathique petit ilet de Cayenne (non, pas en Guyane…)
Il est midi : une halte à Grand Place Les Hauts pour un petit casse-croute/ dodo.
Reprise de la montée, le soleil commence vraiment à taper fort. Heureusement, nous changeons de versant pour rejoindre la Roche Ancrée. La descente se fera à l’ombre.
Nous traversons la Rivière des Galets à gué : presque un mètre d’eau, courant assez fort. Nous ôtons nos chaussures et traversons de manière très peu orthodoxe et maladroite pour prendre pied sur la rive opposée : c’est maintenant que les véritables difficultés commencent.

Nous sommes à quelques 500 mètres d’altitude et notre objectif du jour sera de rejoindre l’Ilet de Roche Plate, à 1100 mètres en passant par le sommet du Bronchart, 1264 mètres. Dans des conditions normales, 700 m de dénivelés sont avalés en à peine plus d’une heure mais, sous les tropiques, après 4 jours de marche et surtout, à découvert, sans aucune zone d’ombre, la difficulté est toute autre.
Le sentier Dacerle « attaque » droit dans la pente, une succession de bosses, de marches hautes nous mettent à rude épreuve.
Il faut absolument adapter le rythme aux conditions et ne pas hésiter à prendre une pause à l’ombre du moindre petit arbre qui se présente et surtout, boire et s’alimenter.
La montée dure deux heures. Au sommet du Bronchard et son ancien cimetière, nous prenons le temps d’admirer l’ensemble le cirque de Mafate, nous sommes quasiment en son centre, et de deviner le chemin parcouru aujourd’hui.
Quelque chose me dit que la nuit au gite sera bonne et réparatrice.

La sortie de Mafate
C’est le dernier jour de notre circuit. Le chemin nous mènera jusqu’à Cilaos, point de départ il y a bientôt une semaine en franchissant le col du Taïbit mais, nous n’y sommes pas encore… ce sera encore très long et…très chaud : ne nous plaignons pas, le grand beau temps est toujours avec nous.
Depuis Roche Plate, nous entamons une succession de montées et descentes à travers le plateau Cerf. Nous arrivons à Trois Roches pour admirer sa superbe cascade, la rivière des Galets se perd dans un vacarme assourdissant dans les entrailles du cirque.
Nouvelle traversée à gué mais ici, le torrent est peu profond et le courant assez faible. Je garde mes chaussures aux pieds, elles auront le temps de sécher durant le reste de la journée !
Reprise de la rando : nous longeons la rivière rive droite pour la traverser à nouveau et attaquer la rude montée vers l’ilet de Marla, mon préféré. Nous prévoyons d’y arriver vers midi et s’offrir un sandwich aux bouchons gratinés, sauce piment avant d’affronter le col du Taïbit. Nous arrivons à Marla à l’heure prévue et, comme nous n’avons qu’une parole …
Dernière véritable ascension de notre périple, les 500 m de dénivelé du col. Nous nous lançons un petit défi : monter en moins d’une heure !
Il est 13 heures, il fait chaud, nos bouchons gratinés sont tout juste avalés mais sommes au sommet en 59 mn. Des hommes de parole, je vous dit…
Maintenant, descente tranquille, à l’ombre mais assez longue : traversée de la Plaine des Fraises, de l’ilet des Salazes pour, enfin, arriver sur la route d’Ilet à Cordes.
Il est quinze heures, deux options s’offrent à nous : prendre le bus pour rejoindre notre point de départ ou marcher encore deux heures et arriver à Cilaos en passant par Bois Rouge et sa cascade ?
Nous irons jusqu’au bout de notre logique. Nous sommes venu au paradis de la rando pour marcher et nous marcherons jusqu’au bout…

Le Piton de la Fournaise : on a marché sur la Lune
Impossible de venir sur l’Ile de La Réunion et ne pas rendre visite au plus célèbre de ses hôtes…le Piton de La Fournaise. On ne décrit pas le Piton de La Fournaise, le mieux est de s’y rendre et de se faire une idée propre.
Nous quittons St Gilles les Hauts où nous avions établi notre camp de base (encore merci à Emmanuel pour son hospitalité). Nous empruntons la route des Tamarins pour rejoindre St Pierre, au sud de l’ile et rejoindre Bourg Murat. Nous suivons la route du Volcan, sous une magnifique forêt de tamarins, cryptomérias pour arriver ensuite sur le grand rempart et découvrir la Plaine des Sables. Il nous semble débarquer sur la Lune: une immensité de sable, de scories, de blocs de lave de couleurs ocre, orangé.
Une longue piste, toute en ligne droite nous mène au Pas de Bellecombe.
L’ascension du volcan est prévue pour demain, après une nuit au refuge du Pas de Bellecombe. En attendant, nous décidons …de faire une petite rando pour passer l’après-midi. Nous longeons l’Enclos du volcan, en direction du Sud Est pour nous rendre au Nez Coupé de Sainte Rose. Un point de vue magnifique nous y attends : les coulées de lave des éruptions précédentes, la cote Est de l’ile avec l’océan Indien et la petite bourgade de Sainte Rose et Bois Blanc.
Le lendemain, départ 8h00 du gîte pour rejoindre l’accès de l’Enclos Fouqué (enclos principal du volcan). Il est bien difficile de décrire le ressenti lorsque l’on se trouve dans cet univers : une grosse impression de force et de puissance de la nature, une beauté sans comparaison et ce sentiment de n’être pas grand chose dans ce milieu.
Après la courte descente dans l’Enclos, il est impératif de suivre les marques blanches qui mènent au sommet du cratère…attention à ne pas s’égarer en cas de brouillard qui peut apparaître et/ou disparaître en très peu de temps.
Nous pouvons parler de trace plus que de sentier. La marche n’est pas des plus aisée à travers les blocs de lave instables mais sans réelle difficulté.
Le piton de la Fournaise comprends deux cratères principaux : le cratère Bory, point culminant avec ses 2621 mètres et le cratère Dolomieu, le plus vaste et surtout le plus actif. La trace la plus suivie par les (nombreux) touristes effectue le tour du cratère Dolomieu dans le sens horaire.
Fuyant un peu l’invasion touristique (et encore, il est tôt, le plus gros flux reste à venir), nous décidons d’emprunter la trace anti horaire, plus raide, qui nous mène au point culminant au bord du cratère Bory.
Pour ne pas répéter le ressenti décrit plus haut : même après plusieurs visites sur ce volcan, la vue prend « les tripes », donne le tournis et…invite à la plus grande humilité.
Nous repartons ensuite en direction du cratère Dolomieu en longeant le bord : la caldera (nom scientifique du cratère principal d’où est évacuée la lave) s’est effondrée en 2007 sous son propre poids, donnant ainsi naissance à un trou béant de 350 m de profondeur et entre 700 et 1000m de diamètre ….oui, c’est vrai, on se sent tout petit !!!!

Photos de rigueur, bien entendu puis retour vers la civilisation, quoique, il est dix heures et les touristes - randonneurs sont de plus en plus nombreux. Nous avons mis à peine plus de trois heures pour cette randonnée, beaucoup de visiteurs y passeront une grande partie de la matinée ou de la journée et certains n’atteindront probablement pas leur but par manque d’information sur ce parcours très particuliers et surtout par un équipement tout à fait inadapté.
Nous passerons le reste du séjour (et oui, on ne rentre pas encore….) à effectuer d’autres petits parcours ou ascensions (Le Grand Bénare- 2898m – par le Grand Bord avec vue imprenable sur Mafate, Deux Bras par Dos d’Ane au pied de la crête d’Aurère ou encore le Cap Bouteille avec vue sur les Salazes et le Piton des Neiges) et à profiter, un peu quand même, du lagon.