Récits de voyage

Au coeur de la Vanoise, trek autour des glaciers

Adrien vous partage son trek en compagnie des marmottes.
Malgré une météo capricieuse et quelques passages techniques, son aventure dans les magnifiques massifs de la Vanoise ne manquera pas de vous faire voyager...

Et si cette année c’était en France qu’on allait profiter de la fin de saison ? Une semaine de trek, seuls au monde, au coeur du parc national de la Vanoise.
C’est sauvage, c’est naturel, c’est magnifique, bref le spot est parfait !

Quelques informations sur ce trek en Vanoise :

  • Durée : 6 jours
  • Distance : 110 kilomètres
  • Dénivelé :  +6050 m
  • Point culminant : Col de la Rocheure (2911m)
  • Difficulté : Niveau expert
  • Autonomie : Quasi complète : bivouac
  • 1 nuit en refuge car le bivouac y était interdit
  • Meilleure période pour ce trek : De fin Juin à fin Septembre (attention à la fermeture des refuges en fin de saison)

L'itinéraire d'Adrien en Vanoise

(trek réalisé en septembre 2020)

1. Du parking du Plan d’Aval au Refuge de l’Orgère
2. Du Refuge de l’Orgère au Refuge du Roc de la Pêche
3. Du Refuge du Roc de la Pêche à Pralognan (par le col du Grand Marchet)
4. De Pralognan au Refuge de la Leisse
5. Du Refuge de la Leisse au Refuge de la Femma (par le col de la Leisse et le col de la Rocheure)
6. Du Refuge de la Femma à Aussois

Du parking du plan d’aval au refuge de l’Orgère

Jour 1 : mise en jambes

En cette fin de saison, les stations sont désertes. Boulangeries et commerces de proximité sont tous plus fermés les uns que les autres. Pas facile de trouver un pique-nique avant le départ et déjà, nous nous demandons si nous n’avons pas été trop ambitieux à partir si tard en saison. Heureusement que nous avons déjà prévu la nourriture pour le reste de la semaine !
15h, sur le parking du barrage du Plan d’Amont, nous voilà enfin prêts à partir. Alors que la météo annonce des trombes d’eau, le soleil nous accompagne sur ces premiers kilomètres.

Nous prenons vite de la hauteur pour rejoindre le mythique GR5 au niveau du col de Barbier. La vue sur les lacs de barrage et le Grand Chatelard est déjà impressionnante. À travers les zones pastorales désertes, nous longeons la vallée jusqu’au Refuge de l’Orgère.
Dans le parc, le bivouac n’est effectivement autorisé qu’à proximité de certains refuges. Alors qu’on voyait ça comme une contrainte au départ, on se rend compte une fois arrivés, qu’en cette fin de saison, ce n’est pas si mal. La douche (ce sera l’une des rares) et l’accès à la salle hors-sac, pour un repas au chaud avant la nuit dehors, finissent de nous convaincre.

Paysage de montagne dans le massif de la Vanoise

Du refuge de l’Orgère au refuge du Roc de la Pêche

Jour 2 : timing parfait

Ce matin, la pluie de la nuit s’est arrêtée et le soleil joue à cache-cache avec les nuages.
Après une petite descente en forêt, le GR5 laisse place au GR55, celui qui nous emmènera jusqu’à Tignes. Ce changement de GR s’accompagne d’un changement de pente : c’est parti pour le col de Chavrière à 2796m.

Le chemin longe une série de cascades qui rejoignent un torrent principal. Les nuages commencent finalement à descendre, faisant tomber le brouillard aussi vite qu’il disparaît. L’ambiance est magique. Quand nous atteignons le col, la vue est complètement bouchée. Mais le temps de remettre une couche, le brouillard se lève et nous dévoile d’un coup, un panorama à 360°. Timing parfait !
Quelques photos plus tard, nous descendons par un pierrier, abrupte d’abord, puis parsemé de cairns devant indiquer le chemin. Il y en a tellement qu’on ne sait plus où donner de la tête. 

C’est ensuite une descente humide mais tranquille direction le Refuge du Roc de la Pêche. Toujours seuls au monde, on profite du paysage et des marmottes qui nous accompagnent.
Cette nuit, nous sommes dans une zone où le bivouac est interdit, nous dormons donc exceptionnellement dans le refuge. On en profite pour récupérer la météo et faire le plein d’énergie et de belles rencontres lors du repas pour le moins copieux (et apprécié !).

Photo de montagne dans le parc de la Vanoise

Du refuge du Roc de la Pêche à Pralognan

Jour 3 : le cirque

Aujourd’hui, le départ est matinal pour éviter la pluie prévue en fin d’après-midi. Plusieurs options sont possibles pour rejoindre le village de Pralognan, nous décidons de passer par le Petit Marchet et le Grand Marchet. Un itinéraire technique, à ne pas emprunter en cas de mauvais temps ou de brouillard, mais qui vaut le détour. 

Après quelques kilomètres, un petit panneau nous indique la direction à suivre. Un peu surpris de voir le chemin descendre alors que nous devons monter, nous vérifions finalement la carte après quelques centaines de mètres. Heureusement, car nous partions effectivement dans la mauvaise direction, le panneau a probablement été tourné par une vache venue s’y gratter.
Le panneau remis, nous reprenons notre route, en montée cette fois. Les nuages prennent de l’altitude en même temps que nous grimpons. Certains nuages restent accrochés aux sommets donnant l’impression d’une montagne en feu.

On passe à côté du refuge de la Valette dont le gardien prépare la fermeture.
Un chamois solitaire nous accompagne quelques mètres avant que nous arrivions au col du Petit Marchet. Les derniers mètres sont abruptes mais ça vaut le coup, la vue est à couper le souffle. A l’Est, nous surplombons le cirque du Grand Marchet, son grand pierrier et ses cascades: magnifique.
La traversée du cirque est technique et acrobatique. Le sol est humide, le chemin bien caché, parfois abrupte et plusieurs torrents doivent être traversés à gué. On est loin de la promenade dominicale. Avec le sac plein c’est physique, mais on en prend plein les yeux.

Une fois le col franchi, c’est la longue descente vers Pralognan par le Cirque du Dard. Là aussi c’est glissant, raide et technique. Certains passages sont équipés de chaînes et d’échelles. Heureusement, on descend juste avant le brouillard et la pluie ne nous rattrape que dans les derniers mètres.
On profite d’être dans un village pour manger une bonne croziflette, bien méritée. Pour les éventuelles courses, ce sera pour une autre fois, tout est fermé.

Roc de la Pêche à Pralognan

De Pralognan au refuge de la Leisse

Jour 4 : marcher sur l’eau

Ce matin encore, le soleil succède à la pluie de la nuit. Une journée moins technique mais qui grimpe. Près de 1700m de D+ au programme, dont 1100m sans interruption jusqu’au col de la Vanoise. Après avoir remonté les pistes de ski par la forêt, nous arrivons sur la route des muletiers, un chemin pavé, entouré de deux murets de pierre. C’est par cette route que se faisait, il y a quelques siècles, le trafic du sel et du Beaufort avec l’Italie. 

On remonte la vallée de la Glière pour atteindre le Lac des Vachesmagique et magnifique au pied de la mythique Grande Casse. Une série de pierres plates permet au chemin de traverser le lac, on marche sur l’eau. Puis, nous longeons le glacier de la Grande Casse, pour atteindre le refuge du col de la Vanoise: le cadre est vraiment à couper le souffle.

A partir du col, nous sommes seuls, nous ne croisons pas une personne de toute la descente vers la Vallée de la Leisse. Une pente douce au départ, entre les lacs de montagne, puis les lacets se resserrent. Nous arrivons au Pont de Croé-Vie sous un soleil radieux. Seul le sommet de la Grande Casse reste caché par les nuages.
Alors que nous remontons la Vallée de la Leisse, le vent se lève et nous pousse. Dans cette vallée, les montagnes donnent l’impression d’être d’immenses tas de cailloux où les éboulements semblent réguliers, c’est étonnant !

Les nuages nous rattrapent et finalement, à l’instant où nous atteignons le refuge de la Leisse, un orage éclate. Le refuge est non-gardé, mais il y a de quoi faire du feu dans la salle hors-sac et les dortoirs sont accessibles. Etant donné les conditions, nous préférons jouer la carte de la prudence et dormir à l’intérieur pour cette nuit.

Pralognan au refuge de la Leisse

Du refuge de la Leisse au refuge de la Femma

Jour 5 : seuls au monde

Quand nous nous réveillons, il pleut des cordes et les températures sont fraîches. Seulement 5 petits degrés dans le dortoir. Mais le temps de prendre le petit-déjeuner, la pluie s’arrête et déjà les nuages commencent à se lever. On a décidément une sacrée chance côté météo !
Pour la température, l’ascension jusqu’au Col de la Leisse suffit à nous réchauffer. Le chemin passe en contrebas du glacier de la Grande-Motte, à travers de petits lacs, asséchés pour certains.  En haut, les sommets sont saupoudrés par la neige de la nuit.

Une fois le col passé, nous nous dirigeons vers le Col de Fresse, en haut des pistes de la station de Tignes. La traversée du domaine, que nous ne pouvons éviter, n’est clairement pas la plus belle partie de ce trek. La montagne est défigurée par les pistes de ski et encore plus par les celles de VTT. Heureusement nous retrouvons rapidement le parc national.
Nous atteignons le Col du Roup puis nous traversons une sorte de plateau alpin, entrecoupé de multiples petits torrents que nous devons traverser à gué. Depuis le départ du refuge, nous n’avons pas croisé la moindre personne. Le décor sauvage qui nous entoure renforce cette sensation d’être complètement seuls au monde. On se sent petits et insignifiants, on ne peut qu’ouvrir grand les yeux et profiter.

S’en suit la montée au Col de la Rocheure, à 2911 m, le point culminant de ce trek. Une montée douce au départ, avant le mur final, particulièrement technique dans un pierrier glissant avec les sacs sur le dos. Mais en haut la vue est imprenable, on profite du moment. Enfin, c’est la descente de la Vallée de la Rocheure, direction le refuge de la Femma. Nous sommes accompagnés par des dizaines et des dizaines de marmottes, pas farouches pour un sou, c’est impressionnant.
Nous profitons du coucher de soleil, puis du repas dans le refuge, avant d’installer notre bivouac sous un ciel étoilé pour une fois.

Paysage de montagne

Du refuge de la Femma à Aussois

La journée démarre par une descente en douceur, en direction d’Entre-Deux-Eaux, un petit hameau où les Vallées de la Leisse et de la Rocheure se retrouvent.

Sur la route, nous croisons Jacques, 73 ans, tignasse blanche sur la tête, retraité de l’Agence Française du Développement et habitant de la Vallée de la Rocheure depuis ses 60 ans. Malheureusement, il nous indique qu’il n’y a pas de fromagerie parmi les maisons d’alpages mais nous propose en revanche, de nous emmener par la route, un peu plus bas, chez des amis fromagers. Nous ne sommes pas déçus du voyage ! Sur le trajet, il nous raconte la vie en alpage et nous laisse entrevoir une petite partie de son immense culture.
A la fromagerie, première alerte lorsque Ghislaine (la fromagère) nous dit avoir entendu que la neige arriverait finalement dès cette nuit. La météo reçue hier nous indiquait pourtant les premières chutes demain soir, juste après notre arrivée théorique.
Sur le trajet retour, Jacques s’arrête saluer le gardien du refuge de Plan du Lac. Lui nous confirme, preuves à l’appui, que la neige doit bien commencer à tomber dès ce soir minuit. 40 cm à 1500m d’altitude, -6°C, pour un mois de Septembre ça rigole pas.

Nous sommes censés bivouaquer au refuge de l’Arpont à 2300 m et la voiture, elle, est garée à 2000 m. La décision est rapidement prise: on change de programme, à contre-coeur. Nous disons au revoir à Jacques et au gardien du refuge avant de prendre la direction de la Vallée de L’Arc. Une longue et sinueuse descente nous attend. Nous prenons tout de même le temps de profiter de ces derniers kilomètres.

Une fois arrivés à Termignon, nous n’avons pas d’autres choix que de faire du stop pour nous rapprocher au plus près de la voiture. Depuis Aussois où nous avons été déposés, il nous reste 500m de D+, en ligne droite, pour atteindre la voiture. Une dernière grimpette, qui vient conclure ce trek vraiment dépaysant, que nous ne pouvons que recommander !
Pique-nique à aussois

En bonus...

Les bons tuyaux sur ce trek

Bien anticiper la fermeture des commerces en fin de saison si vous prévoyez des courses en milieu de parcours.


Mon coup de coeur

Col de la Rocheure. L’accès est technique mais magnifique et la vue en haut à couper le souffle.


Mon indispensable en montagne

Les bâtons de marche Forclaz MH500, utiles aussi bien en montée qu’en descente, surtout quand le sol est glissant.

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