Récits de voyage

A la découverte des glaces du Groenland en kayak

Suivez Eric Chazal dans cette aventure exceptionnelle, où les eaux glaciales du Groenland deviennent le terrain de jeu du kayak gonflable Itiwit x500. 

Génération "Apoutsiak", Eric Chazal revendique cette appartenance ; premières lectures et rêves d’enfant pour ces peuples mystérieux et lointains de l'Arctique (l'histoire d'Apoutsiak, un livre de Paul Emile Victor, raconte la vie d'un Esquimau (Inuit). Elle est agrémentée de détails documentaires sur la vie et la culture des Esquimaux.

«Les Inuits sont les créateurs du kayak. Naviguer au pays de ses origines devint une évidence et s’imposa comme une nécessité que je cherche encore et toujours à m’expliquer».

A l’occasion de la Dordogne Intégrale 2019, Eric a découvert le kayak gonflable Itiwit Strenfit x500. Conquis par sa rigidité, sa glisse et son faible encombrement une fois dégonflé-plié, il l’a glissé dans ses bagages pour un voyage solo dans les glaces au cœur de la machine climatique.

#1- L'Arctique : Une leçon d'humilité

« La nature dicte sa loi. L’homme compose et tente de s’adapter. Sur le toit du monde, là où le ciel rejoint la glace, la vie devient intemporelle. Une autre existence s’organise. L’homme pressé n’a pas sa place. Je crois parfois y trouver la mienne. »
Kayak au Groenland

#2- Voyager, c'est prendre le temps des rencontres

Prendre le temps des rencontres, c'est aussi savoir les provoquer, les saisir sans retenue. Le kayak est un merveilleux compagnon de voyage. Il favorise une immersion respectueuse des espaces traversés. Il est prétexte à des rencontres fortuites inestimables.

« Franka eskimo » : Marius et Diana portent un regard amusé sur ce petit français qui, chaque année, vient jouer à « l’eskimo ». De leur maison verte tout là-haut sur la falaise, ils suivent à la jumelle mes moindres faits et gestes.

Ils habitent un deux pièces de 30 m2 construit dans les années 50. Un sas d’entrée mène à la cuisine qui donne ensuite sur un séjour-salon-chambre. Marius peine à marcher et ne va plus guère à la pêche ou la chasse. Il n'a plus de chiens mais il a toutefois conservé ses traîneaux. Il passe de longues heures à scruter la mer. Sans doute rêve-t-il d'un futur qui ressemblerait au passé. Sur le mur du séjour en bonne place trône sa photo en kayak. En façade à l’extérieur sèchent des peaux de phoque. Demain matin Diana ira chercher l'eau avec ses jerrycans au robinet public. Toutes les habitations n'ont pas l'eau courante en été. En hiver, la vie se complique: il faut faire fondre la glace. Près de la fenêtre à sa table de couture, Diana assemble et brode des « kamiks » (bottes traditionnelles) blanches et perlées pour les femmes, noires pour les hommes.
Rencontre au Groenlande

#3- Qéqertaq - 50 kms à l'est de Saqaq

Qeqertaq, 130 habitants, s'étire sur son île à l'entrée du Torssukatak. En été, la vie s'organise autour de la conserverie. Tout est histoire de bateau, navigation, pêche au flétan ou chasse au phoque sur fond d'iceberg. En milieu de journée, le village semble désert. Les hommes sont en mer. Pour rencontrer âme qui vive, il faut se rendre à la maison communale pour une douche, une lessive, un café ou au Pilorssuisok, la supérette locale.
kayak au Groenland

#4- Les enfants jouent à "l'eskimo"

Chacune de mes arrivées et départs est ici comme à Saqaq l’occasion de témoignages de sympathie. Les enfants sont attirés par mon embarcation, et curieux du matériel utilisé. Leur désir d’échange et de complicité timide restent intacts. Souvent, je partage mon pique-nique. Ils m’empruntent gilets et pagaies et jouent aussi à « l'eskimo ». 

J’ai noué de solides amitiés avec Pele, Juanguak et leurs parents. Dans leur petit village discret, à l’entrée d’un fjord méconnu, j’aime poser mon sac et partager leur vie de chasseurs pêcheurs.

#5- Au cœur de la machine climatique

Itinérance et autonomie, en communion avec une nature fragile à préserver. Je milite pour la préservation des espaces naturels et m’interroge sur la place de l’homme et son impact sur l’environnement.

Eric Chazal

Eric Chazal est professeur d’EPS de formation. Il est également D.E.S. kayak, guide de raft, de kayak de mer et de canyoning. Eric vient de l’eau vive. Il a débuté l’activité par la compétition en descente de rivière avec les clubs de Cournon d’Auvergne et de Pau avec à la clé 2 médailles d’argent aux championnats de France par équipe en descente de rivière. Plusieurs saisons de marathon en ski nordique, et sa passion du kayak "aventure découverte" l’ont conduit inévitablement en Arctique. Eric a reçu le Grand prix de l’aventure pour sa traversée intégrale du Nunavik, à pieds et en kayak soit 600 kms en autonomie complète de la Baie d’Hudson à la Baie d’Ungava. Il a également exploré la Baie du Roy au Spitzberg et le Groenland sud.

Avec le kayak club Marchois, j'ai développé des stratégies d’éveil et d’éducation à la préservation de l’environnement par la pratique des activités physiques de pleine nature.