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Récits de voyage
Micro-aventure sur l’eau : à la découverte de Venise en kayak avec Victor
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- Micro-aventure sur l’eau : à la découverte de Venise en kayak avec Victor
Accompagnez Victor dans son escapade sur les canaux de Venise en kayak. Un week-end magique pour découvrir la Cité flottante sous un autre angle.
À bord, non pas d'une gondole, mais de son kayak, Victor explore les recoins de la sublime ville italienne et nous raconte son aventure.
Détail de l'aventure
> Environnement : canaux
> Difficulté : facile
> Durée moyenne : une après-midi
La préparation
Après un passage et un échange avec l’équipe Itiwit de Decathlon à Hendaye, j’ai eu la chance de me faire prêter un prototype d’un kayak qui tient dans un sac à dos. Il se trouve que sur cette période, j'ai un week-end à Venise déjà prévu, alors lorsque je réceptionne le colis, j’ai déjà hâte de déballer mon sac !
Partir pour découvrir un lieu en kayak, c'est loin d’être une nouveauté pour moi. En revanche, prendre l’avion en enregistrant mon kayak aussi simplement qu’un bagage, ça, c'est nouveau.
Je suis tout sourire au comptoir de l’aéroport, plutôt fier d’expliquer que c’est en fait un kayak de 5m qui tient là-dedans. Je suis encore loin de l’eau et déjà, on me demande si c’est facile de s’en procurer. Entre le taxi depuis la maison, le chariot de l’aéroport puis le bus de liaison entre l’aéroport et Venise, je n’ai pas trop souffert du portage du sac à dos. Mais j’ai compris que le seul petit bémol de ce formidable jouet était son poids. Je ne pourrai pas couvrir une grande distance à pied. Par exemple, atteindre un lac en altitude ou faire une randonnée côtière qui nécessite une longue marche d’approche reste compliqué. Mais pas de panique, rien de tout cela n’est prévu pour Venise.
L'arrivée magique à Venise
Il est minuit et nous embarquons sur le Vaporetto 2, la ligne de nuit. Trois minutes après le départ, on glisse sur le grand canal cerné de bâtiments illuminés qui flottent et déjà, on prend la beauté de cette cité de plein fouet. Il nous faudra cinq minutes pour rejoindre notre logement, à quelques pas du Mercato di Rialto et un peu plus de temps pour s’endormir avec l’exaltation de découvrir la ville au petit matin.
Première surprise au réveil, les nuits et premières heures du jour sont étonnamment calmes. Grâce à l’escarpement des petites rues vénitiennes, l’ombre et la fraîcheur vous accompagnent pour commencer la journée et c’est très agréable. Ce temps calme vous offre une Venise disponible, propice à l’errance contemplative. On se rêve local qui démarrerait une journée off par un stop café / petit-déjeuner dans les rues encore paisibles de San Polo. Pour nous, ce sera un coup de cœur de quartier, garni de lieux encore préservés de la foule, idéal pour un café solo à cette heure-ci. C’est aussi l’occasion, quand on vit un peu au jour le jour, de faire le point sur le programme de la journée et de bien comprendre où il est possible de déambuler en kayak.
Le caffé Vergnano
En général, lors de nos voyages, on aime accoster quelque part, un petit peu au hasard. Cette fois-ci, on jettera notre dévolu sur un spot sûrement très touristique, mais calme et idéal pour observer la vie qui s’anime à Venise, le caffé Vergnano.
C’est hors du temps. On sirote notre café face au Grand Canal sans grands mots, comme on le ferait face à un spectacle. Le ballet sur l’eau est impressionnant et l’organisation du flux ininterrompu paraît somme toute chaotique.
Difficile de comprendre les usages et la logique entre Vaporetto, taxis, bateaux et gondoles. Je comprends tout de suite pourquoi le pagayage y est interdit et pourquoi l’amende est corsée. Et peu importe le rebelle qui sommeille en vous, vous n’aurez pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre que ce canal ressemble plus au périphérique de votre ville qu’à un lieu privilégié pour pagayer tant il paraît complexe de venir prendre sa place.
Après quelques rues parcourues jusqu’à l’incontournable place Saint-Marc et son Palais des Doges, nous optons pour un déjeuner dans des petites rues plus calmes en direction du quartier juif pour sortir la carte de la ville avec une attention particulière pour les canaux !
Rapidement, on s’est rendu compte que Venise est magique, mais que l’eau et la navigation en gondole (exceptée sur le grand canal) font farouchement contraste avec le tumulte des rues de la ville.
Et forcément, on trépigne d’impatience de découvrir ce joyau autrement.
Nous rentrons à l’appartement après un rapide repérage. Je me change et attrape mon embarcation empaquetée et ressors en trombe pour ne pas rater une miette de jour. J’ai identifié les limites et contraintes de mon exploration. Grand Canal interdit, mais le reste semble globalement autorisé après 17h, ou plus exactement, je vais vite le comprendre, toléré par les gondoliers.

La mise à l'eau tant attendue
Mon choix se porte donc sur un embarquement dans le quartier de San Polo, à quelques
« encablures » du Ponte Rialto et du Mercato di Rialto. Déjà parce que c’est le quartier dans lequel je dors, mais aussi parce que j’ai repéré à pied que c’est probablement le meilleur rapport tranquillité des canaux et quartiers à observer. Mon objectif, bien que peu défini, est de parcourir le quartier de San Polo et celui du Dorsoduro, qui est, après une journée, celui qui m’a le plus saisi. De plus, je me suis pas mal renseigné sur les interdictions et canaux autorisés, c’est l’endroit de Venise où je trouverai le plus de canaux autorisés.
Je me trouve un petit coin tranquille où les va-et-vient sont plus rares pour pouvoir déballer mon embarcation. Je dézippe mon sac, décroche la sangle de maintien, et déroule le bateau en quelques mouvements. J’attaque très piano le gonflage, car j’ai un petit peu l’expérience de celui nécessaire pour les stand up paddle en drop stitch qui représente, on ne va pas se mentir, souvent un bel échauffement. Mais je reviens rapidement de ce postulat, en dix minutes mon bateau est passé du sac à dos à l’eau. L’aventure peut commencer.
Les premiers coups de pagaie sont étranges, comme lorsque l’on part au-devant de l’inconnu. Je suis très loin d’être dans un milieu hostile ou isolé, mais je suis le seul à choisir le kayak comme transport ! Un sentiment de privilège m’enlace immédiatement. Je sais que je ne peux pas traverser le grand canal alors, je n’ai pas le choix : je suis mon premier canal en m’en éloignant. Je pénètre et découvre le quartier de San Polo par le Rio de le Becarie. Les premiers instants sont, comme beaucoup le disent de cette ville en général, hors du temps.

Le plaisir de la découverte
C’est la première fois que je vois une embarcation gonflable taillée pour l’aventure. D’ordinaire, kayak gonflable rime avec petit tour agréable. Mais très souvent, on est limité pour couvrir de vraies distances. Là, je me déplace avec peu d’efforts, je vais pouvoir en voir pas mal !
Pour avoir habité Toulouse, je fais immédiatement l’association entre la ville rose et les bâtiments de brique de Venise. De part et d’autre de ma rue en eau, j'observe les habitations couleur terre cuite qui semblent là depuis toujours. On a le sentiment étrange d’un cours d’histoire inversé. Comme si l’eau était venue embrasser la ville. Comme si la nature reprenait ses droits et venait embellir ce que l’homme construit. Mais non, ce sont bien les humains qui sont venus construire cette cité sur l’eau, et c’est tout aussi vertigineux dans ce sens. En tout cas, moi, je suis submergé d’informations visuelles, d’odeurs et de questions. Je suis sur l’eau depuis dix minutes et j’ai déjà mal au cou à force de contempler les draps blancs légers qui flottent accrochés aux balcons des solides bâtisses qui vous surplombent. J’ai le sentiment d’être dans un dédale, un labyrinthe aquatique. C’est très beau et surtout peu commun. Difficile de qualifier la légende de Venise de surfaite tant je suis saisi. J’ai l’impression d’être sur la face cachée de la Lune, là où on ne va pas ordinairement.
Déambulation en kayak hors du temps
Dans le même temps, ma copine parcourt les rues à pied et l’on s’est donné quelques points de passages pour des photos et pourquoi pas un café plus loin dans le quartier ! Je continue d’évoluer et prends à droite après le ponte Storto pour suivre un instant le Rio de la Madonetta avant de tourner de nouveau à droite et de m’engager dans un petit canal étroit. Je remonte jusqu’au Ponte Giovanni Andrea Della Croce situé au niveau de la place Campe Cassiano. Je retrouve Milena qui m’attend. « Alors ? C’est sympa ? » « Ce n'est pas sympa, c’est lunaire. » Je crois que je n’ai pas besoin d’en dire plus, mon sourire et mes yeux brillants communiquent le reste. Une petite photo, demi-tour et c’est reparti pour la déambulation féérique. J’ai 8 ans et je suis à Disney. À chaque croisement, c'est comme une nouvelle attraction. Je ne sais pas ce que je vais découvrir et c’est grisant. Les passants sont intrigués, beaucoup ont l’air surpris de voir un kayak. Les enfants que je croise sont tous captivés. Comme on est loin d’être les seuls touristes à Venise, j'entends en anglais, en espagnol et en français, que tous aimeraient grimper à bord. Les adultes qui les accompagnent n’ont pas l’air contre non plus...
Après mon demi-tour, je passe de nouveau sous le Ponte Delle Tette que je n’avais pas vraiment remarqué sur mon premier passage. Le pont des Tétons doit son nom aux prostituées vénitiennes qui travaillaient au-delà du Rio terà della Carampane. Ici, les carampane (le nom que l’on donnait alors aux prostituées) exhibaient leurs seins nus au balcon, pour s’identifier. Cette fois-ci, pas de monde au balcon, mais un petit peu de culture seulement. Je continue et reprends-le Rio de la Madonnetta vers la droite en contournant le Ranisa Tara Palace, pour rallier le Rio de le do Torre et prendre à gauche sous le Ponte Bernardo. Là, je croise encore de nombreux regards interloqués sur les rives. Je croise également des gondoliers, un peu moins souriants que les passants. Je comprends que je ne vais pas nécessairement recevoir un accueil chaleureux de leur part. Après tout, je crois que j’arrive à comprendre que pour eux, je peux représenter une menace si beaucoup se prenaient à naviguer ici. Je décide donc pour la suite de me faire petit, d’être courtois et souriant avec mon meilleur ciao à chaque rencontre. Mais n’exagérons rien, l’accueil des gondoliers n’est pas non plus hostile. D’ailleurs ma stratégie fonctionnera plutôt bien, la plupart sourient en retour et m’honore d’un ciao. Les plus fermés tournent la tête comme un enfant boudeur, mais aucun n’a l’air vraiment énervé non plus. Je continue ma balade en cherchant toutefois un peu mon chemin et en veillant à stationner dans un coin qui ne gêne pas les manœuvres des taxis aquatiques. J’ai réellement bien fait de prendre ma carte avec moi dans une pochette étanche... Petit point géolocalisation effectué, je repars à droite sur le Rio de San Agostin puis à gauche sur le Rio San Giacomo da l’Orio. À partir de là, je décide de déambuler librement tout en cherchant à m’isoler un peu des gondoles. Je m’engage dans un tout petit canal qui part à ma gauche. Je passe à nouveau sous un petit pont et découvre le Rio de San Zuane Evangelista.

Découvrir Venise sans touriste
Je suis seul à naviguer, je prends le temps de m’imprégner du moment. Je me sens privilégié d’être là, au pied des habitations, derrière la vie. D’ailleurs, j'entends des bruits et des discussions qui proviennent des jardins. Ce n’est pas encore l’heure, pourtant beaucoup de choses indiquent déjà l’apérotivo. Je m’enfonce un peu plus dans ce petit bras d’eau, jusqu’à tomber face à un édifice massif de briques rouges et de vitraux. Je pense d’abord que c’est sans issue, puis je me rapproche un peu plus en glissant et entrevois un bout de ciel entre les toits. Je comprends que les murs ne sont pas vraiment droits, mais que cela doit pouvoir passer en kayak. Le passage est étroit pour les gondoles, mais aisé en kayak. Je comprendrai plus tard en scrutant ma carte avec un spritz dans la main que ce bâtiment était la Scuola Grande San Giovanni Evangelista di Venezia, la plus antique des scuola (confréries religieuses) encore actives à Venise. Le passage est étroit, on se sent tout petit, comme une souris tombée entre deux épaisseurs de murs d’une maison. Je ne suis pas coincé, plutôt enlacé de parois qui guident le passage de l’eau, comme dans un canyon de hauts murs de briques.
Quelques mètres après l’imposant bâtiment, le canal poursuit sa route en grand arc de cercle vers la gauche, autour des habitations ocre. Je me sens comme dans une rue résidentielle bourrée de charme et d’eau. Face à toute cette immobilité qui m'entoure, la sensation de glisse est très agréable. C’est le meilleur des petits trains pour Venise... Je suis seul depuis maintenant dix bonnes minutes, je balade mon regard partout et me fais discret pour ne pas perturber la tranquillité.
Je glisse encore un peu et commence à tenter de repérer où je suis exactement, car j’arrive sur un point de rendez-vous avec ma copine, juste derrière la Scuola Grande de San Rocco. Yes, bonne nouvelle, je l'aperçois sur le quai et la place est très peu pratiquée, je vais pouvoir « beacher » le kayak à quai et manger une glace au bord de l’eau.
Cette parenthèse m’a beaucoup plu, j’ai déjà envie d’en avoir deux pour partager des moments comme ça avec ma copine. J’aimerais qu’elle aussi soit témoin d’un spectacle pareil. Je vais continuer un peu mon excursion avant de rentrer par le même chemin pour éviter de me perdre et j’ai déjà couvert pas mal de distance. Du coup, je décide de prendre tout ce que je peux avec moi pour soulager Milena qui rentre à pied. Je suis assez surpris de pouvoir charger mon bateau comme ça. J’ai pu rajouter le sac à dos qu’elle portait en plus de celui du kayak.
Une vraie bonne nouvelle pour mes trips à venir, je pourrai être autonome et transporter ma pompe, mon sac de portage ainsi qu’un petit sac étanche avec mes essentiels comme mon téléphone, de la crème solaire, une tenue de change et de quoi m’alimenter et m’hydrater.

Le kayak comme outil d’exploration et d’aventure responsable
Bon, Venise, ce n’est pas exactement le lieu le plus préservé du monde, mais on peut tous faire sa part ! Il y a toujours des traces des humains sur l’eau. Cannettes, paquets de cigarettes vides, emballages en tout genre... J'en ai peu croisé, mais j’ai été en mesure de ramasser près d’un kilo de déchet. C’est toujours ça en moins, car n’oublions pas que 80 % des déchets dans les océans proviennent des fleuves bordés par nos villes. Si sur cette expérience, je n’ai pas fait beaucoup pour améliorer mon environnement hormis ramasser les rares déchets trouvés dans l’eau, je suis séduit à l’idée de préparer d’autres aventures où le kayak sera non seulement un moyen privilégié, mais aussi un redoutable outil pour ne faire que passer, sans jamais laisser de trace. Pour la prochaine expédition, j’ai en tête d’effectuer un trajet qui, normalement, se fait en voiture. Plutôt que l’autoroute, prendre le courant pour aller en vacances ! Navigation à suivre...