Après ces deux jours d’approche entre forêts et crêtes, nous voici dans le coeur du sujet.
La montagne de Belledonne nous accueille de toute sa puissance. Les alpages proches du refuge de la Perrière sont doux et fleuris mais devant nous se dressent des géants de roches. Le ciel est sombre ce matin. Nous partons très tôt en compagnie de nos nouveaux amis de marche. L’orage est annoncé pour 11 heures, mais semble vouloir être en avance.
Dès nos premiers pas, ça gronde et les éclairs déchirent le ciel. La menace se rapproche et les gouttes tombent. Malgré le superbe spectacle des pics et des crêtes baignées d’une lumière surréaliste, nous pressons le pas. Après les passages en crête sur le col de la Frêche puis celui d’Arpingon, le ciel se fait moins furieux.
Les panoramas sur le Mont-Blanc, les Grands Moulins et la Lauzière seront pour une autre fois, mais nous apprécions la suite de l’étape. Une longue descente nous attend jusqu’au torrent de Bens. Nous le traversons et quittons ainsi la Savoie pour l’Isère.
Ensuite, une jolie remontée nous attend, sous le soleil revenu, à travers le bel alpage de Claran. Je n’ai jamais vu autant de myrtilles, qui nous invitent à autant de pauses. Mais décidément les nuages sont capricieux, et nous arrivons finalement juste à temps au petit refuge de la Pierre du Carre, blotti entre forêt et alpages. Une chaleureuse soirée entre amis, à l’abri, nous y attend.
Le gros chat du refuge de la Pierre du Carre a bien raison de rester à l’abri au matin. Pas de chance, il pleut encore. Mais pluie du matin n’arrête pas le valeureux randonneur sur le GR©738. Le jeux des nuages dans les arbres et sur les prairies donnent un aspect mystérieux et romantique à ce début d’étape.
La cabane de l’Aup Bernard, plantée au milieu de l'alpage, nous fournit un beau terrain de pique nique. Plus bas, nous regagnons un instant la civilisation, en frôlant le village du Gleyzin.
Une splendide remontée nous attend : le long du torrent, un troupeau de beaux moutons s’égaye joyeusement. Ils semblent presque nous encourager dans cette rude pente.
Encore quelques pas sur un terrain de plus en plus rocheux et voici, hauts perchés la bergerie et le refuge de l’Alpage de l’Oule. Les nuages, magnanimes, nous permettent à notre arrivée d’admirer le panorama à travers une belle percée. Un peu plus tard, la nuit tombée, le spectacle des lumières, là-bas dans la vallée, sera tout aussi beau.