L’anticipation des difficultés sur le parcours
Croiser les informations est primordial afin d’optimiser sa connaissance des lieux, une photo satellite de MAPS n’a pas forcément était prise au même moment que celle de MAP Carta, cela peut donner des visions différentes de certains passages, très utiles en rivière avec les niveaux d’eau et donc de rochers.
Un peu monomaniaque peut-être, mais je fonctionne beaucoup avec des mini cartes de parcours que je réalise. En gros, une carte correspond à une journée de navigation avec les options.
Je passe beaucoup de temps sur les vues satellites, je contacte les clubs de SUP, kayak ou rafting de la région, les mairies également ou les associations de pécheurs, de randonneurs. J’essuie peu d’échecs en les contactant, les gens apprécient de partager leur amour des lieux. Il y a par ailleurs les réseaux sociaux ou les blogs.
Par exemple, pour la Laponie, j’ai trouvé le blog d’un étudiant Allemand qui a descendu une partie de la rivière Torne en packraft. Je l’ai contacté sur sa messagerie de l’université en lui exposant mon projet, mon parcours, mes questions. Il m’a partagé son expérience, ce qui était bon et ce qu’il aurait changé après coup. Je regarde aussi les sites du type Vigicrues afin de connaître le comportement de la rivière ou du fleuve, sur une période plus importante que celle visée.
Sans être sur place, vous ne pouvez pas anticiper 100% des risques ou inconnues, mais vous pouvez les minimiser. Une fois sur place, c’est simple aussi. Vous ne sentez pas un passage, vous sortez et vous portez, même si ce n’est pas forcément plaisant. La sécurité passe avant tout.
Finalement, préparer une randonnée prend du temps, beaucoup de temps et vous ne pouvez pas vous lancer une semaine avant.
Une petite anecdote sur la Laponie. Sur une portion, j’avais localisé via Maps un rapide que je ne pouvais pas passer sur la board sans risque. En revanche, la rive semblait nickel pour le portage, dégagée, en lisière de forêt, bref le top. La réalité a été tout autre. En fait, en vue satellite, oui, c'était dégagé et tout gris, en réalité, c’était de gros rochers, comme un éboulement. Porter la board et les sacs là-dedans, j’ai essayé sur 2-300m et j’ai arrêté, c’était n’importe quoi.
L’option a donc été de passer par la forêt avec de multiples allers/retours avec les sacs et la board. Après une bonne nuit de sommeil, éclair de génie ou technique du feignant, j’ai tout replié dans les sacs et hop, le nombre d’allers-retours a fortement diminué. On apprend de ses erreurs. J’ai beaucoup râlé, mais en même temps, j'en ai pris plein les yeux et puis c’est un regard de la terre vers la rivière qui change de celui de la rivière vers la terre. Et je me suis gavé de myrtilles qui foisonnaient autour de moi et ça, ça remonte le moral.
Pour le côté sécurité, je tiens à dire également que j’ai un téléphone, 2 powerbank et un inreach avec moi. En cas de soucis, même sans réseau, avec l’inreach, je peux déclencher les secours.
C’est important quand vous randonnez en groupe, encore plus quand vous êtes en solo. L’inreach, c’est comme une assurance, il vaut mieux l’avoir et ne pas s’en servir plutôt que de ne pas en avoir. Et surtout, il faut le porter sur soi, pas sur la board, car si elle part sans toi, l’inreach aussi.