Récits de voyage
Descente de la dordogne en stand up paddles gonflables
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La team des âCastors du Fleuveâ a dĂ©cidĂ© de descendre la Dordogne en 5 jours, depuis Argentat jusquâĂ Bergerac, sur 210 km, oĂč falaises, chĂąteaux perchĂ©s et rapides ne cesseront de s'enchaĂźner, le tout sur nos Stand up paddle gonflables de randonnĂ©e Itiwit X500 / 13"-31â.
AprĂšs trois aventures en stand up paddle, deux sur la Loire et une sur la Vilaine, la team des âCastors du Fleuveâ a dĂ©cidĂ© de sâattaquer cette annĂ©e au graal du SUP de randonnĂ©e Français : la Dordogne intĂ©grale.
Objectif : descendre la Dordogne en 5 jours, depuis Argentat jusquâĂ Bergerac, sur un parcours de 210 km, oĂč falaises, chĂąteaux perchĂ©s et rapides ne cesseront de s'enchaĂźner, le tout sur nos Stand up paddle gonflable de randonnĂ©e X500 / 13"-31â.
Jour-1 : argentat - girac
Câest lâheure du dĂ©part, nous en sommes en fin de matinĂ©e sur les quais dâArgentat, rĂ©servĂ©s autrefois au commerce du bois, du cuire et dâhuile. On peut mĂȘme encore apercevoir une ancienne Gabare, bĂąteaux de commerce qui acheminaient par le passĂ© toutes ces marchandises dans les villes avales de la Dordogne.
AprĂšs une longue traversĂ©e de la France pour rejoindre Argentat, paradis des pĂȘcheurs Ă la mouche qui viennent de loin pour son parcours no-kill, nous commençons Ă gonfler nos paddles sous les regards des quelques passants intriguĂ©s.
Un coup de sangle autour des sacs, la nourriture et les affaires de bivouac rĂ©partis entre nous, le temps de remercier notre super Ă©quipe technique Ă terre, nous voilĂ fin prĂȘt pour commencer ce trip qui sâannonce encore plus exceptionnel que nos expĂ©ditions prĂ©cĂ©dentes.
Câest avec excitation que nos premiers coups de pagaies nous Ă©loignent des derniĂšres maisons de pĂȘcheurs, toutes faites de pierre et de bois avec des petites tourelles trĂšs typiques de la rĂ©gion.
AprĂšs notre pĂ©riple sur la Vilaine nous redĂ©couvrons ce que le mot âcourantâ signifie. Avec un courant qui nous permet dâavancer Ă environ 7 km/heure sur ce tronçon, nous arrivons trĂšs vite au premier obstacle de la journĂ©e, le fameux Malpa dâArgentat.
Les rapides et autres passages dĂ©licats sâenchaĂźnent, et le niveau de lâeau est assez bas, malgrĂ© les pluies des jours prĂ©cĂ©dents. Nous devons donc redoubler de vigilance pour ne pas frotter les ailerons contre les cailloux.
Ce nâest quâau bout de 2h de rame que le premier pĂ©pin arrive, Guillaume perd son aileron en tapant un rocher dans un rapide. Heureusement pour nous, nous avions prĂ©vu un aileron supplĂ©mentaire par personne. La dĂ©cision est prise : nous retirons les ailerons pour les prochains rapides pour Ă©viter un deuxiĂšme incident.
Certains passages étant assez complexes, certains d'entre-nous chutent dans les rapides, mais plus de peur que de mal on continue à avancer !
Sans aileron, le reste de la journĂ©e se dĂ©roule donc en zigzag, et les paysages dĂ©filent, tout comme les pĂȘcheurs Ă la mouche, trĂšs souvent annonceurs de rapides, pour notre plus grand plaisir.
Nous passons Beaulieu, citĂ© mĂ©diĂ©vale bĂątie sur la rive droite de la Dordogne. Mais attention au barrage, une glissiĂšre est prĂ©vue sur la gauche pour le contourner. Il y a un tel courant juste aprĂšs ce barrage que nous nâavons pas besoin de pagayer sur presque un kilomĂštre, tout au long de ce bras de riviĂšre entourĂ© dâarbres en fleur du printemps.
Nous dĂ©cidons de nous arrĂȘter, aprĂšs environ 7 heures Ă pagayer, quelques kilomĂštres plus loin Ă proximitĂ© de Girac pour installer notre premier bivouac.
Jour-2 : girac - lacave (chĂąteau de la treyne)
*45km - environ 10 000 coups de rame*
Il est 7h quand 2 gros chiens nous réveillent en sautant sur notre tente ! Suite à ce réveil agité, nous reprenons notre périple sous un beau soleil de juin.
Ce matin, la dĂ©cision est prise, nous remettons les ailerons pour retrouver des sensations de glisse, le niveau de lâeau Ă©tant plus important que sur la portion parcourue la veille.
AprĂšs un jour de pagaie, notre corps commence tout doucement Ă se rĂ©habituer Ă lâeffort : les rĂ©flexes sont revenus et les coups de pagaie de plus en plus rĂ©guliers.
A la différence de la veille, le soleil est au rendez-vous, nous réalisons assez rapidement que nous aurions dû partir plus tÎt pour profiter de la douceur matinale et éviter les chaleurs du midi.
AprĂšs 5h de rame, extĂ©nuĂ©s par la chaleur et le soleil, nous trouvons enfin notre bonheur avec la premiĂšre guinguette que nous croisons depuis Lacave. Câest Ă la guinguette de Copeyre, proche de Martel et Souillac, que notre matinĂ©e de pagaie sâarrĂȘte. Une pause fraĂźcheur est la bienvenue sous plus de 32°C.
Nous dĂ©gustons alors avec plaisir une cuisine du terroir simple mais efficace dans un cadre exceptionnel au goĂ»t dâambiance estivale.
La pause est revigorante, et la suite lâest tout autant. La Dordogne nous offre enfin ses premiers chĂąteaux et petits villages pittoresques. Les paysages nâen finissent pas de nous surprendre, et nous rappellent des dĂ©cors de films mĂ©diĂ©vaux.
Nous dĂ©passons notre objectif du jour aprĂšs plus de 10h de rame, et dĂ©cidons de nous arrĂȘter pour notre deuxiĂšme bivouac du pĂ©riple Ă proximitĂ© du chĂąteau de la Treyne, prouesse architecturale Ă la française se dressant fiĂšrement en haut des falaises de calcaire surplombant la dordogne. Ce chĂąteau a Ă©tĂ© transformĂ© en hĂŽtel de luxe il y a 30 ans par la famille Gombert afin de protĂ©ger ce patrimoine.
ArrivĂ©s sur le spot, nous sommes agrĂ©ablement surpris de dĂ©couvrir quâune douche naturelle Ă lâeau froide revigorante, coulant directement depuis les falaises de calcaire, nous attend.
Jour-3 : lacave - la roque gageac
*45 km - environ 10 000 coups de rame*
Au troisiÚme jour, nous avons pris la décision de partir plus tÎt pour éviter de pagayer aux heures les plus chaudes de la journée.
AprĂšs deux heures de rame, nous arrivons Ă Souillac, oĂč nous en profitons pour nous ravitailler en eau et crĂšme solaire. A ce moment-lĂ , la montre indique 11h et il fait dĂ©jĂ trĂšs chaud. Nous dĂ©cidons de profiter dâune terrasse ombragĂ©e pour dĂ©jeuner et reprendre des forces avant la longue aprĂšs-midi qui nous attend.
Il est 13h, le soleil est Ă son zĂ©nith, et nous retournons sur lâeau, nos casquettes sur le front prĂȘt pour avaler quelques kilomĂštres supplĂ©mentaires.
Le courant nous pousse, et les diffĂ©rents rapides, en plus de rythmer notre progression, nous permettent de sauter dans lâeau pour nous rafraĂźchir tout en avançant Ă un rythme bien soutenu.
Sur notre route, les campings et autres loueurs de canöe dĂ©filent, et nous alternons des moments entourĂ©s par des groupes dâamis, et dâautres moments seuls oĂč nous profitons du calme de la nature.
AprĂšs quelques heures de rame, nous arrivons devant le magnifique chĂąteau de Montfort oĂč nous dĂ©cidons de profiter de la vue quelques minutes. Nous profitons de ce temps de pause pour immortaliser lâinstant, la chaleur Ă©tant retombĂ©e, nous dĂ©cidons dâen profiter pour avancer au maximum.
Pour ce troisiĂšme bivouac, nous jetons notre dĂ©volu sur un spot oĂč nous pouvons faire sĂ©cher nos affaires, et dormir sur un matelas dâherbe Ă lâabri des gouttes de pluie qui font leur premiĂšre apparition.
Jour-4 : la roque gageac - mauzac
*60 km - environ 13 500 coups de rame*
Au matin du 4Úme jour, nous sommes loin de nous imaginer que cette journée sera la plus longue et la plus difficile de notre périple.
La Dordogne nous offre un magnifique spectacle. A chaque virage, nous découvrons un nouveau chùteau avec parfois quelques gabares pour sublimer les paysages.
Pause obligatoire dans le village de Beynac-et-Cazenac, superbe village coincĂ© entre falaises et riviĂšre, oĂč nous en profitons pour flĂąner dans les rues le temps dâune averse. Le chĂąteau Ă notamment servi de cadre de tournage pour de nombreux films, notamment le mythique âLes Visiteursâ de Jean-Marie POIRĂ.
Le midi, nous trouvons un charmant petit restaurant avec une vue imprenable au niveau dâAllas les Mines avant de repartir avec lâobjectif dâatteindre Lalinde le soir.
Les heures dĂ©filent, et le courant disparaĂźt peu Ă peu pour nous rappeler Ă nos vieux souvenirs de la vilaine (cf article vilaine). Nous avions oubliĂ© Ă quel point le manque de courant pouvait ĂȘtre dur pour le moral.
La nuit arrive, et nous ne finissons pas de pagayer⊠Puis, vers 22h, nous arrivons enfin au niveau du 1er barrage de Mauzac. Pas moyen de passer, et encore moins de nuit, nous devons donc porter tout notre paquetage sur plus dâun kilomĂštre avant de trouver un passage pour se remettre Ă lâeau. On installe alors notre bivouac rapidement, puis nous prenons la dĂ©cision de nous lever tĂŽt le lendemain pour arriver le moins tard possible Ă Bergerac.
Petite fierté pour le groupe, nous venons de battre notre record de distance sur une journée : 60 km !
Jour-5 : mauzac - bergerac
*20km - environ 4 500 coups de rame*
Le réveil 6h pique un peu les yeux aprÚs une petite nuit de sommeil.
Hormis au niveau de Lalinde oĂč le courant nous porte, nous devons Ă nouveau ramer dans sur une eau stagnante. Les kilomĂštres sont longs, et notre vitesse bien rĂ©duite.
Au bout de 5h de rame, nous arrivons au 2Ăšme barrage de TuiliĂšres, oĂč Ă nouveau nous devons porter notre Ă©quipement sur plus dâun kilomĂštre en suivant une route dĂ©partementale sous une chaleur assommante.
A ce moment-lĂ , nous nâavons quâune hĂąte : arriver ! Encore Ă quelques kilomĂštres de Bergerac nous pagayons en nous motivant et se poussant les uns les autres.
Nous apercevons le pont du pĂ©riphĂ©rique de Bergerac avec un lĂ©ger regret de quitter le calme de la riviĂšre, pour retrouver le dynamisme de la ville, mais avec le plaisir dâavoir accompli notre plus long itinĂ©raire en paddle.
Au final, câest plus de 200 kilomĂštres parcourus, 46 000 coups de rame, 5 jours de rame et une nouvelle rĂ©gion de dĂ©couverte, qui nous amĂšne Ă se poser la question : oĂč irons-nous lâannĂ©e prochaine ?
Les castors du fleuve