Réveil tout en douceur pour l’équipe, nous scrutons le sens et la force du vent sur la rivière, un faible vent d’Est qui nous pousse, un peu, vers notre destination. On avance toujours sur notre rythme de 5 à 6km/h sur nos paddles chargés, les paysages changent et sont de plus en plus sauvages. La Vilaine s'élargit pour nous montrer son plus beau visage.
Nous ne sommes pas les seuls à en profiter, nous croisons sur la route des dizaines de pêcheurs qui profitent du calme des lieux. Nous apercevons même l’un d’eux remonter un “petit” silure d’1m50 après 1h de combat acharné. Nous entendons aussi au loin les cloches de l’église de Brain sur Vilaine qui se fondent dans le silence alentour jusqu’à subitement apparaître au détour d’un énième lacet..
La rivière est lisse et petit à petit le ciel se couvre nous soulageant de la chaleur tenace du soleil. Nous avançons pendant 4 heures sur un bon rythme et le point GPS nous redonne du courage.
Nous avons passé tous les lacets du début de l’itinéraire et avons enfin l’impression d’avoir réellement avancer vers notre objectif. Cela nous donne des ailes et “Redon l'inatteignable” nous semble enfin à bout de pagaie.
Après un déjeuner bien mérité dans une guinguette à 5 kilomètres de Redon, nous repartons confiants et il n’est alors plus question de se faire tracter ! En guise de signe, nous croisons en chemin, le premier bateau à nous avoir tracté qui se fait lui-même remorquer par une péniche. Comme quoi, nous ne sommes pas les seuls à pâtir du manque de courant sur la Vilaine.
Une fois Redon passé, le moral est au beau fixe et nous décidons de ramer le plus tard possible pour avancer un maximum. Il nous reste encore des longues et larges lignes droites à parcourir. Cela nous rappelle les éditions précédentes sur la Loire... le courant en moins !
Les coups de pagaie s'enchaînent pendant toute l’après-midi avec peu de pauses, nous sommes motivés. Nous continuons notre route jusqu’au dîner dans une autre guinguette sur la rive dans laquelle nous réservons notre table en passant devant, depuis sur nos paddles.
Le traditionnel dîner breton galettes-crêpes-cidres nous requinque et nous repartons gaillardement pour 3 heures de rame. La Vilaine se pare alors de ses plus beaux atouts, avec un coucher du soleil qui se reflète sur un plan d’eau qui s’apparente désormais à un miroir. Quel plaisir de ramer sous ces conditions, chacun de nous profite pleinement du spectacle. Sur les coups de 22h30, nous trouvons un coin parfait pour se poser sur la rive. La décision de partir le lendemain matin avec le lever du soleil à 6h motive tout le monde et les “bonne nuit” ne tardent pas à se faire entendre.