La deuxième journée s’annonce intense. Je sais maintenant que je suis bien placé mais je sais également que nous allons prendre le mascaret de face. C’est un peu somnolent que je pars à 6 heures du matin, puis je trouve mon rythme petit à petit. J’arrive à remonter quelques concurrents avec qui je partage des tronçons de parcours.
Un peu avant Cubzac, ce que tout le monde redoute arrive droit sur moi, le mascaret ! Quelle puissance, quasi impossible de ramer face au courant, je décide sagement de rejoindre les autres concurrents au bord de l’eau. Nous sommes 4 et il y a une place à jouer sur le podium. On discute et finalement je décide de repartir face au courant en longeant les bords.
J’y vais un peu à l'aveugle en faisant confiance au nez de ma planche pour écarter toutes les branches qui arrive droit sur moi. C'est pratique d'avoir un sup gonflable avec un nez semi-rigide, je ne risque pas de casser ! J’avance doucement mais surement. Je m'efforce de rester collé au bord, ça va passer, je vais réussir à rejoindre Cubzac.
J’arrive à Cubzac à 19h45, j’ai encore la possibilité de ramer 1 heure 15 mais je sais que je suis talonné de près. Je décide de continuer encore un peu pour ne pas perdre mon avance.
Vers 20h30, je rejoins le port de Plagne où je m'arrête pour la nuit. Mon père m’annonce que je suis maintenant 3ème et que j’ai environ 30 minutes d’avance sur le 4ème. Il reste 25 kilomètres, j’ai fais mes calculs, ça devrait passer...