Expédition Ski à Svalbard : entre train, voilier et ski de randonnée

Stockholm marque une étape, une respiration dans le voyage, avant d’embarquer sur la dernière portion du trajet, celle qui mène vers le Cercle Polaire.Le voyage continue, lentement, presque hors du temps. Le train traverse le grandes étendues suédoises.

Dehors, la lumière décline tôt. On regarde défiler les lacs gelés, les épinettes couvertes de givre, les maisons rouges perdues dans la forêt. La mer de Norvège approche, et avec elle, cette sensation étrange d’entrer dans un autre monde.

Après deux jours passés sur les rails, nous voilà arrivés au pied des fjords de Narvik. La journée est consacrée à la préparation des vivres, du matériel, et à la rencontre avec le skipper. Si la météo le permet, nous en profiterons pour faire une sortie à ski dans les environs de Narvik, histoire de nous défouler une fois avant de prendre la mer.

Nous quittons le quai de Narvik pour une transat polaire hors du commun. À bord, le rythme s’adapte aux vents et à la mer. Nous longeons les îles Lofoten puis l’île sauvage de Senja, paradis des cimes escarpées plongeant dans la mer. Au fil des jours, les nuits s’effacent : le soleil de minuit nous guide vers le nord. La traversée devient plus austère à mesure que nous pénétrons dans l’océan Arctique. Après plusieurs jours en mer, la silhouette du Svalbard apparaît à l’horizon : un monde minéral et glacé, à la beauté saisissante.

Une fois sur l’archipel, nous mettons cap à l'Ouest, loin des zones habitées. Cette côte, sauvage, offre un terrain de jeu d’exception pour le ski de randonnée alpin.

Nous progressons à la journée depuis le voilier, qui sert de camp de base mobile. Chaque matin, nous débarquons sur la banquise ou sur les rives glacées, skis aux pieds, et remontons des pentes vierges dominant les fjords. Les descentes se font face à la mer, dans une lumière polaire irréelle.

Les glaciers, les pics acérés, les ours polaires que l’on guette au loin : chaque journée est une exploration en terre d’aventure. C’est un ski engagé, exigeant, mais inoubliable, dans un décor où la nature règne en maître absolu.

Après cette immersion arctique, nous mettons le cap au sud. La transat retour nous ramène, lentement, vers la Norvège continentale. L’équipage veille, les voiles claquent, et chacun digère l’intensité des jours passés. C’est un temps de retour sur soi, bercé par les vagues et les souvenirs déjà puissants de l’aventure.

De retour à Narvik, nous troquons les voiles pour les rails. Le train nous emporte vers le sud, traversant à nouveau les paysages nordiques qui semblent déjà familiers. C’est une redescente progressive vers le quotidien, à travers les forêts et les lacs de Scandinavie. Trois semaines après le départ, nous rentrons en France, transformés par cette expédition hors du temps.