Récits de voyage Témoignage : le Tour du Mont-Blanc, 8 jours autour du toit de l’Europe

Récit d'aventure par Pierre Guilbaud - juin 2022

"C’est toujours un sentiment particulier que de partir pour une nouvelle aventure en montagne"

C’est toujours un sentiment particulier que de partir pour une nouvelle aventure en montagne. Peu importent les raisons qui motivent notre décision, on démarre avec l’intime certitude que cette parenthèse de reconnexion avec le sauvage, quelque part, nous changera pour toujours. Pour faire de nouvelles rencontres, le défi sportif ou simplement pour prendre un moment pour soi, et profiter du simple plaisir de contempler des panoramas d’exception, qu’il est bon de troquer le quotidien de nos vies contre ce trek de huit jours autour du Mont-Blanc. C’est ce que j’ai fait, le 27 juin dernier en rejoignant un groupe des 3 apprentis trekkeurs, Aristide, Jean-Marc et William. Pierre quant à lui accompagnateur en moyenne montagne, sera notre guide du séjour. 

"Je suis si heureux d’enfin démarrer la semaine à leurs côtés"

Ce séjour sportif organisé par Decathlon Travel et en partenariat avec Forclaz, la marque Trekking de Decathlon, nous amène à tous nous retrouver à Passy, aux portes du Mont-Blanc. Ici, nous avons la chance de visiter le International Design Center, encadrés par Karine, dont le sourire contagieux ne tarde pas à se répandre sur le visage de tous les membres du groupe. Au bout de la visite, chacun s’équipe avec le matériel Forclaz qui lui convient pour réaliser ce trek. Une super occasion de tester les produits de la marque. L’excitation monte alors d’un cran au moment, pour mes trois compères, de rejoindre les Contamines-Montjoie, village départ de ce Tour du Mont Blanc. Pour des raisons professionnelles, je rejoins pour ma part l’équipe à la fin de la première journée de randonnée. Dès mon arrivée, le groupe paraît déjà soudé, fort des premiers moments intenses d’aventure passés ensemble. Je suis si heureux d’enfin démarrer la semaine à leurs côtés. 

"Le premier col de mon voyage se profile"

Au petit matin, après une douce nuit passée à l’Auberge de la Nova, au cœur de la vallée des Chapieux, se dessine une belle journée en montagne avec le passage en Italie par le Col de la Seigne à 2500 mètres d’altitude. Quel plaisir que de concrétiser un tel projet et de parcourir ces sentiers au paysages sublimes qui s’offrent à nous. Une brève halte chez Bernard, producteur de Beaufort emblématique de la Vallée des Glaciers, nous plonge définitivement dans l’ambiance de ce voyage sportif déjà teinté des spécialités culinaires des territoires que nous traverserons. Puis, à mesure que nous déballons les kilomètres, au loin, le premier col de mon voyage se profile. Nous y posons les pieds après 10 kilomètres et 1000 mètres de dénivellation positive. Le pique-nique s’organise alors parmi les vestiges des abris de pierres des soldats de la seconde guerre mondiale, seules parois précaires aux rafales de vent qui glacent nos corps en sueur. Soudainement, les nuages se chargent et viennent obscurcir le tableau. Pierre décide alors de remettre le groupe en marche, pour caresser l’espoir d’arriver au refuge avant l’orage qui s’annonce.

"L’anxiété se mêle alors au bonheur d’observer depuis les loges, l’orchestre des éléments nous jouer sa plus belle partition"

La longue descente depuis le col se fait dans un part terre de dizaines d’espèces de fleurs, toutes plus belles et colorées les unes que les autres. Sur notre gauche défilent les glaciers qui découlent des flancs du Mont-Blanc, dont le sommet timide peine à s’extirper de l’épaisse couche nuageuse. Etourdis par tant de beauté, notre groupe de trekkeurs se fait, sans grande surprise, rattrapé par un orage violent. On s’empresse alors de protéger tant bien que mal notre équipement. Puis les quelques goûtes précèdent finalement un épais rideau de pluie drue et continue. L’anxiété se mêle alors au bonheur d’observer depuis les loges, l’orchestre des éléments nous jouer sa plus belle partition. Au soir venu, vous devinerez que les sourires étaient accrochés aux visages, et les bières dignement méritées.

"Ici se dévoile toute la beauté d’un trek en montagne avec des personnes inconnues"

Après un bon petit-déjeuner face aux glaciers mythiques du Tour du Mont-Blanc, depuis la salle de restaurant du Refuge Monte Bianco, l’aventure reprend. La météo s’annonce désastreuse aujourd’hui en montagne, et nos mines lumineuses n’y changeront rien. Pierre décide de nous épargner une partie du parcours, sans aucun intérêt sous la pluie. Alors, après une crème glacée dans le centre de Courmayeur, nous rejoignons le pied du Grand Col Ferret en navette. Bien évidemment, à peine nos sacs de randonnée endossés, la pluie battante reprend ses quartiers, pour ne pas nous lâcher de la journée. Si la veille, la pluie avait dispersé le groupe, au point de décourager Jean-Marc et de lui faire penser à mettre fin à son séjour, aujourd’hui on ne laissera personne sur le carreau. En effet, les conditions climatiques désastreuses nous obligent à une marche groupée et solidaire. Ici se dévoile toute la beauté d’un trek en montagne avec des personnes inconnues. Certains régulent leur vitesse, les autres dépassent leurs limites, dans le seul but de ne faire qu’un et d’avancer ensemble. De la sorte, giflés par les vents capricieux et par un froid mordant, le groupe se hisse finalement au sommet du Grand Col Ferret. Spontanément, on se prend tous dans les bras pour sceller cette belle réussite.

"Une chose est certaine, le passage de la frontière italo-suisse restera gravé dans les mémoires"

« Bravo les gars, elle n’est pas volée celle-là ! » s’exclame Aristide. Cette lumière de joie fut aussi intense que brève. L’orage gronde et illumine le ciel dans un fracas assourdissant. Il ne faut pas s’éterniser ici. Chaussures, sac à dos, casquettes et vestes, nous sommes trempés et à la merci des volontés de la montagne. Certes nous somme surement plus lourds de quelques kilos, mais les cœurs eux, sont plus légers et libres que jamais. Une chose est certaine, le passage de la frontière italo-suisse restera gravé dans les mémoires. On est ravi et soulagé de retrouver notre hébergement pour la nuit pour réchauffer les corps marqués par une telle journée en montagne. L’Hôtel Edelweiss, au pied des glaciers du Mont-Blanc, est le cocon parfait pour recharger les batteries.

"A l’aube du troisième départ de ce séjour sportif, la météo tourne heureusement en notre faveur"

A l’aube du troisième départ de ce séjour sportif, la météo tourne heureusement en notre faveur. William, en ouvrant les volets, laisse la douce lumière du soleil, chaude et réconfortante, envahir la pièce. La motivation de notre groupe de marcheurs se voit alors renouer avec les cimes. Aujourd’hui, c’est une étape de transition (15 kilomètres et 700 D+) qui nous attend, non sans déplaire à certains. Le profile, principalement descendant et le soleil radieux de cette fin juin nous permettent tous deux de profiter en pleine conscience du moment présent. Les décors que nous offrent la Suisse nous séduisent dès l’instant où nous les contemplons. En remontant sur Champex, les jambes se réjouissent de nous voir les plonger dans l’eau fraîche du lac. Dans la foulée, nous rejoignons le Relais de l’Arpette à 1500 mètres d’altitude

"Même les ronflements de nos voisins de chambre espagnols ne pourront nous empêcher de profiter d’un sommeil profond"

Le lieu se trouve au cœur d’un véritable écrin de beauté sauvage et préservée, en faisant un paradis pour tous les amoureux de la montagne. Nous y arrivons en début d’après-midi. Le soleil au zénith, nous invite Aristide et moi-même à improviser une séance de cryothérapie dans l’eau glaciale de la rivière qui borde le refuge. Les autres se contenteront d’une douche bien chaude. Au soir venu, après un repas copieux et réconfortant, comme toujours depuis le début de notre Tour du Mont-Blanc, le groupe se laisse happer par la nuit, bercé par le son des cloches. Même les ronflements de nos voisins de chambre espagnols ne pourront nous empêcher de profiter d’un sommeil profond.

"Allez mon Jean-Marc, un pas devant l’autre !"

Cette parenthèse enchantée prend fin à l’aube, au moment de franchir la Fenêtre d’Arpette, extrémité nord de notre Trek, à 2665 mètres d’altitude. Mais le groupe est soudé, et rien ne peut entacher notre volonté d’en découdre. L’approche se fait dans une large vallée glacière, entourée par des sommets à la roche inhospitalière, sombre et verticale, nous relayant, modestes humains que nous sommes, à la petitesse de notre espèce face à la splendeur des hautes cimes. Puis, à mesure que la pente se raidit, les cuisses sifflent et le souffle se fait court. L’arrivée au pied de la fenêtre est impressionnante. Le fourmillement de randonneurs qui nous devance progresse péniblement sur la face au sentier escarpé. « Allez mon Jean-Marc, un pas devant l’autre ! » entonne Pierre pour motiver le doyen du groupe. Ainsi, non sans peine, nous atteignons peu avant midi ce qui pour moi restera la plus belle vue de ce séjour sportif autour du massif du Mont-Blanc. Devant nous s’étend l’imposant Glacier du Trient, monstre à la glace bleue et vive. Il nous surplombe avec grâce et ignorance, nous gifle de sa puissance, nous dévoile toute sa beauté, et nous implore de constater sa vulnérabilité. Pierre s’était bien gardé de nous parler du panorama qui nous attendait. Là-haut, la surprise décuple notre joie, alors que la rétine de nos yeux peine à photographier tant de sauvagerie. Merci Pierre.

"Aristide sort de son sac une fiole de Calvados, précieusement conserver pour célébrer la fin de notre épopée"

Les jours qui suivent symbolisent le retour en France par Vallorcine et le col des Montets. La fin de cette belle aventure en montagne s’annonce au loin, renforçant l’unité du groupe. On était venu voir de nouvelles têtes, on repart avec des amis. Le passage de la Tête aux Vents et la montée au Lac Blanc dans un épais brouillard, ne pourront gâcher notre plaisir d’être ensemble. A la veille du dernier jour de trek, depuis notre hébergement des Houches, on contemple les dernières lueurs du jour remonter les pentes des sommets avant de laisser place à la nuit. Aristide sort de son sac une fiole de Calvados, précieusement conserver pour célébrer la fin de notre épopée. On partage une lampée. Dans le ciel, les étoiles vibrent.

"A notre retour aux Contamines, l’accolade est aussi chaleureuse qu’odorante"

Au lendemain, le passage du Col du Tricot n’est qu’une formalité. Aux pieds des Dômes de Miage, le dernier pique-nique s’improvise. On se régale de produits locaux avant une dernière baignade dans l’eau pure et limpide qui découle des glaciers. A notre retour aux Contamines, l’accolade est aussi chaleureuse qu’odorante.
Merci les amis, merci la vie, merci Decathlon Travel.

Merci à pierre pour ce superbe récit

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