Récits de voyage

Micro-aventure solo en Islande

Mickael Peralta aime les aventures folles, la vie en pleine nature, et retranscrire cet amour des grands espaces en photo ; il nous livre ici le récit de son aventure en solitaire en Islande.


J’ai envie de visiter l’Islande depuis toujours, alors il y a quelques temps, j'ai dĂ©cidĂ© de me lancer et de partir 10 jours dĂ©couvrir ce pays fascinant.
J’avais dĂ©jĂ  pas mal voyagĂ© Ă  deux ou Ă  plusieurs avant de commencer Ă  organiser cette aventure, .
L’émulation ressentie quand je voyage avec d’autres (photographes) est vraiment pour moi une source de motivation et de dĂ©passement de soi, et j’adore la dynamique que cela créé.
Mais cette fois-ci, j'ai voulu changer mes habitudes et sortir de ma zone de confort, et j’ai dĂ©cidĂ© de partir seul.
Je pense que j’ai ressenti Ă  ce moment-lĂ  un besoin presque impĂ©rieux de me reconnecter Ă  la nature, et Ă  moi-mĂȘme Ă©galement, et parcourir les Ă©tendues silencieuses d’Islande m’a paru l’occasion idĂ©ale pour cela !

Comment j'ai voyagé ?

L'idée derriÚre ce road trip était finalement toute simple : prendre le temps de parcourir le sud de l'ßle en voiture à la recherche de spots photo et de petites randonnées facilement accessibles à pied.
Je suis toujours prudent quand je voyage et randonne seul, d’autant plus dans ce genre de pays oĂč la neige oblige Ă  fermer certaines routes et oĂč les accĂšs se font donc souvent Ă  pieds.
J’ai passĂ© 10 jours sur les routes islandaises, et j’ai choisi de ne pas prendre d’hĂŽtel ou autre hĂ©bergement pour ce voyage mais de dormir soit dans la voiture soit dans une tente, dĂ©tail qui a Ă©videmment une grande importance sur le choix du matĂ©riel que j’ai pris avec moi !

Mon équipement

J’ai toujours l’habitude de voyager lĂ©ger quand je pars en road-trip photo, pour des questions de praticitĂ©, mais cette fois-ci j’ai dĂ©cidĂ© de prendre vraiment uniquement le strict minimum : mon appareil photo Ă©videmment, une tente, et de quoi affronter le froid.
Car pour compliquer un peu les choses, je suis parti au mois de mars, quand les tempĂ©ratures sont plutĂŽt glaciales en Islande
 mais c’était pour moi impĂ©ratif pour avoir la chance de trouver cette ambiance lumineuse particuliĂšre que je recherche toujours et qui caractĂ©rise bien mon travail photo. Je voulais de la neige, du vent, de la pluie et juste un tout peu de soleil... Et j'ai Ă©tĂ© servi !

Pour une aventure comme celle-ci, le premier conseil que je peux donner est de bien choisir son équipement.
J’avais Ă©tudiĂ© les tendances mĂ©tĂ©o en Islande Ă  cette pĂ©riode et la mĂ©tĂ©o prĂ©vue pendant mon sĂ©jour sur place, comme je le fais toujours avant de partir, et j'avais dĂ©jĂ  en tĂȘte qu'il allait faire trĂšs froid, surtout la nuit.
Voici donc un petit récapitulatif rapide du matériel que j'ai amené avec moi : une toile de tente (attention de bien vérifier pour quelle saison elle est prévue), un duvet (toujours pareil, vérifiez le niveau de température prévu sur place et choisissez le duvet en fonction ; petit tips : toujours se baser sur la température confort de votre duvet, ça peut paraitre évident mais ça fera la différence pour vos expéditions).
J'empile toujours trois couches pour les vĂȘtements haut du corps (le plus souvent t-shirt technique, polaire et parka), j’ajoute un pantalon Ă©tanche et chaud, des chaussettes adaptĂ©es Ă  la rando, des gants, et, peut-ĂȘtre le plus important, de bonnes chaussures qui assurent une bonne Ă©tanchĂ©itĂ©, Ă  la fois respirantes et chaudes, et adaptĂ©es Ă  la neige.
La prĂ©paration du matĂ©riel est toujours un moment essentiel de l’organisation de mes aventures, j’y rĂ©flĂ©chis bien en avance, et une fois le moment venu, je peux facilement y consacrer une journĂ©e entiĂšre. C’est pour moi l’assurance que mon voyage se passera bien, que je pourrai parer aux Ă©ventuels imprĂ©vus et que je pourrai profiter de l’aventure sereinement.

Mon aventure en Islande

Cette aventure en Islande a vraiment Ă©tĂ© un moment hors du temps; j’aimerais pouvoir dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment ce que j’ai ressenti pendant ces 10 jours, seul au milieu de cette nature trĂšs brute, souvent sans rĂ©seau internet ni tĂ©lĂ©phone et donc finalement plutĂŽt trĂšs isolĂ© (on ne croise pas beaucoup de monde sur les routes d’Islande Ă  cette pĂ©riode de l’annĂ©e)!
Cette sensation de solitude a Ă©tĂ© finalement trĂšs apaisante, et ce sentiment de vivre un moment suspendu dans le temps m’a permis de me reconnecter Ă  moi-mĂȘme et de me ressourcer vraiment profondĂ©ment.
Ces sensations ont surement aussi Ă©tĂ© intensifiĂ©es par le fait de dormir sous la toile de tente ou dans la voiture (malgrĂ© des tempĂ©ratures la nuit allant facilement jusqu'Ă  -15 degrĂ©s), de me rĂ©veiller trĂšs tĂŽt pour dĂ©couvrir la lueur du jour avant mĂȘme le lever du soleil.

Il faut que je vous parle de cette sensation de « lueur du jour » comme je l’appelle : je n’ai vu ça que dans les pays nordiques que j’ai pu visiter et c’était la premiĂšre fois que j’y assistais lors de ce voyage en Islande : lĂ -bas, il fait dĂ©jĂ  quasiment jour avant que le soleil ne se lĂšve, une sorte de jour « blanchi » et pĂąle.
Quand le soleil finit par se lever, la lumiÚre reste malgré tout trÚs différente de ce que nous pouvons connaßtre chez nous, et donne l'impression de tout voir en gris-bleu.
Pour la petite histoire, ma famille avait trouvĂ© mes photos presque exagĂ©rĂ©ment bleutĂ©es quand je suis rentrĂ© et avait du mal Ă  croire que la lumiĂšre Ă©tait vraiment comme ça sur place ; je me souviens de ma femme qui regardait par la fenĂȘtre un matin lors d’un voyage en NorvĂšge un peu plus tard, et qui m’avait dit que effectivement, elle comprenait maintenant, totalement hallucinĂ©e de voir le paysage bleu sous ses yeux !
Je n'avais jamais connu ça avant, la proximitĂ© du cercle polaire y est pour beaucoup, et c’est d’ailleurs une des choses qui m’a fait tomber amoureux des pays nordiques.
Pour finir, si je devais rĂ©sumer cette aventure, je dirais qu'elle est absolument et totalement incomparable avec toutes les autres aventures que j'ai pu vivre avant et depuis celle-ci ; je pense que j’ai eu la chance d’avoir pu la rendre unique en choisissant de partir seul, Ă  un moment de l'annĂ©e oĂč je savais que la mĂ©tĂ©o allait ĂȘtre difficile, en ne prĂ©voyant aucun hĂ©bergement, mais uniquement d’ĂȘtre en total immersion dans la nature islandaise...
Pour tout dire, je ne sais pas si je serais aujourd'hui capable de repartir comme je l’ai fait Ă  ce moment-lĂ , j’ai peut-ĂȘtre un peu tendance Ă  vouloir un peu plus de confort et je trouve maintenant que les nuits Ă  l’hĂŽtel ne sont finalement pas dĂ©sagrĂ©ables
 mais je sais que je ne regrette absolument rien de cette aventure.
Pendant ces 10 jours, j’ai souvent Ă©tĂ© frigorifiĂ©, fatiguĂ© (mais en revanche jamais inquiet, les routes islandaises sont totalement sĂ»res pour un voyageur, mĂȘme seul et mĂȘme isolĂ© en pleine nuit); j’ai marchĂ© et dormi dans des vĂȘtements humides, je me suis perdu dans les paysages blancs qui se ressemblent tous, je me suis senti seul aussi parfois, mais je reste convaincu qu’il faut se donner les moyens de changer ses habitudes et de sortir de sa zone de confort, pour se faire des souvenirs incroyables !