Trek Karhunkierros: le grand sentier de l’Ours en Laponie finlandaise

Aprés un réveil matinal dans la capital Suèdoise. Direction le port de Stocholm pour embarquer sur un ferry pour traversé le golf de Bosnie direction la Finlande. Dans l'après-midi, Turku apparaît, baignée de lumière et entourée de l’archipel d’îlots qui la protège. L’air est doux, chargé d’odeurs de pins et de mer. La journée s’écoule tranquillement entre découverte de la vieille ville, balade au bord de l’Aura et premiers pas dans une ambiance estivale boréale. En soirée, vous prenez possession de votre hôtel, enveloppé par cette lumière tardive propre aux nuits finlandaises.

Ce matin, vous embarquez dans un train qui remonte la Finlande vers le nord. Les paysages changent : les forêts deviennent plus denses, les lacs plus nombreux, les villages plus clairsemés.

À Oulu, l’air est plus vif, plus clair. Un minibus privé vous emmène sur les petites routes de la taïga, longeant des marais fleuris, des forêts de bouleaux et de pins. Au bout de 2h30, votre chalet apparaît, perdu au milieu de l’immensité boréale. Ici, la nature est reine, et la lumière ne s’éteint presque jamais.

Aujourd’hui, place aux derniers ajustements. On déballe, on trie, on répartit. Le sac se remplit avec soin : duvet, popote, vêtements de pluie, nourriture pour cinq jours. L’objectif : voyager léger, mais autonome.

Certains découvrent ces gestes, d’autres les répètent comme un rituel. On réapprend à plier, compacter, équilibrer. L’après-midi, on affine les réglages : bâtons, chaussures, posture. Quelques échanges, des conseils partagés… déjà, le groupe se forme.

Un bref temps est consacré à l’orientation, à la météo, à la sécurité. Puis vient le moment d’y aller : premiers pas sur la Karhunkierros.

En fin de journée, nous atteignons Perttumakoski, au bord de la rivière. Un coin paisible pour installer le premier bivouac.

Le sentier s’ouvre doucement à travers les pins clairsemés de la Laponie orientale. Au départ de Perttumakoski, sur le cercle polaire arctique, les pas résonnent dans la mousse et les aiguilles de pin. La lumière joue entre les troncs, et déjà, l’impression d’être seul au monde s’impose.

Après quelques heures de marche tranquille, vous rejoignez la cabane de Savilampi, nichée près d’un petit plan d’eau. C’est ici que s’installe le second bivouac.

Vous quittez Savilampi à l’aube, enveloppé dans la fraîcheur matinale. Le terrain reste doux, puis devient plus accidenté à l’approche de la rivière Oulankajoki.

Le paysage se métamorphose : un rocher solitaire sculpté trône dans la rivière (Rupakivi), et les premiers ponts suspendus marquent l’entrée dans la partie plus dramatique du sentier.

À Taivalköngäs, les rapides rugissent au creux d’un canyon étroit. Le lieu est sauvage, puissant, presque sacré. On s’y arrête un moment, le temps d’un déjeuner au bord de l’eau, et pourquoi pas un bain dans une anse calme.

La journée se poursuit vers le camping d’Oulanka, avec ses commodités : douches, snack et emplacements confortables pour les tentes.

La journée commence en douceur, après une nuit reposante au camping d’Oulanka. Avant de reprendre le sentier, un passage au Centre d’information du parc national permet de s’informer, acheter un permis de pêche ou simplement profiter d’un café chaud et d’une exposition sur la faune locale.

Rapidement, vous rejoignez les célèbres rapides de Kiutaköngäs, où l’Oulankajoki gronde entre les falaises rouges. Ici, la rivière ne se laisse pas apprivoiser. Mais en aval, les eaux s’adoucissent, offrant de belles zones calmes idéales pour une pause ou une session de pêche.

Le sentier poursuit son cours à travers les forêts de bouleaux et d’épicéas, alternant clairières paisibles et petits dénivelés. En longeant la rivière, on entend parfois le cri d’un plongeon arctique, et si la chance est au rendez-vous, on peut même apercevoir un élan dans les sous-bois.

En fin d’après-midi, vous atteignez Ansakämppä, une cabane libre typique, située au bord de la rivière. C’est l’endroit parfait pour une soirée simple.

Le matin, le silence règne autour de la cabane d’Ansakämppä. Seuls les clapotis de l’Oulankajoki et les cris lointains des mésanges boréales viennent troubler l’ambiance. Vous quittez le camp tranquillement, sac léger, l’esprit apaisé.

Le sentier vous entraîne dans une forêt moussue et profonde, typique du parc d’Oulanka. Peu fréquenté, ce tronçon est idéal pour l’observation discrète : empreintes d’élans, traces de renards, et parfois un tétras lyre qui s’envole à quelques mètres seulement.

Au fil de l’eau, le courant ralentit. C’est une belle portion pour la pêche, en particulier pour tenter une truite en eaux calmes.

Vers midi ou en début d’après-midi, vous atteignez Jussinkämppä, une cabane isolée et paisible, tout droit sortie d’un conte nordique. Une belle clairière, un abri, un fireplace et une rivière aux eaux froides : tout y est pour une dernière nuit en pleine nature, loin de tout.

Vous pouvez passer l’après-midi à lire, pêcher, méditer ou simplement ne rien faire. Cette étape est celle de la déconnexion totale.

Dernière matinée sur le Karhunkierros. Le sac est plus léger, mais les jambes plus fermes. Vous quittez Jussinkämppä et suivez l’Oulankajoki qui, petit à petit, rejoint la rivière Kitkajoki.

Le sentier devient plus spectaculaire : rochers abrupts, passerelles suspendues, vallées encaissées. Vous atteignez la falaise de Pähkänäkallio, qui domine un méandre parfait de la rivière – un lieu de pause incontournable, à couper le souffle.

Le terrain devient plus technique à mesure que vous approchez du Petit Karhunkierros, où le sentier alterne escaliers en bois, ponts suspendus et descentes raides. La cascade de Jyrävä tonne au loin. Puis, le moulin de Myllykoski apparaît entre les sapins, comme une sentinelle de bois figée dans le temps.

Enfin, Basecamp Oulanka se dévoile au bord du lac. Un dernier plongeon, un passage au sauna, et vous réalisez que vous venez de traverser l’un des plus beaux treks de Finlande.

Cette journée est réservée en cas de mauvais temps ou de retard sur l’itinéraire. Elle permet aussi de profiter de la Finlande sans avoir le sac à dos sur les épaules.

On quitte le chalet, encore imprégné de l’odeur des pins et du calme boréal. Minibus vers Oulu, puis train jusqu’à Turku. Le soir, embarquement sur le ferry pour Stockholm. Le golfe de Botnie brille sous la lumière tardive. La mer accompagne vos derniers instants finlandais.

La capitale suédoise vous accueille pour une ultime journée nordique : îles, ruelles, cafés en terrasse, musées et promenades.

Le soir, le train de nuit vous ramène vers Hambourg. On retrouve le roulis des rails, la sérénité du voyage lent.

Dernière connexion ferroviaire vers Paris. L’agitation urbaine réapparaît doucement ; le corps est reposé, l’esprit encore accroché aux forêts, aux lacs, aux longues lumières de l’été boréal.