Après un bon repas grâce aux idées de recettes et de nombreux rires, il est temps d’aller au lit. Demain, on ira explorer les environs et qui sait, se baigner s’il fait beau (et chaud !).
Dans cette nouvelle maison en toile, je suis aussi bien que dans mon propre lit, mais, je ne
trouve pas le sommeil tout de suite. Nous sommes dans le noir et le silence complet, et je dois dire que j’avais presque oublié ce que ça faisait. À ce moment précis, j’ai cette impression d’être autant vulnérable qu’apaisée. Il y a de la vie dehors, ça bouge. J’ai lu qu’il y avait des renards dans le coin. Pas de panique, ce n’est qu’Hélène qui est allée se chercher un pull. C’est vrai que ça s’est rafraîchi. Il va me tenir assez chaud ce duvet, j’ai un pull dans la voiture, moi ? Et s’il pleut ? On fait comment s’il pleut ? Ça va tenir ? Tant de questions auxquelles j’aurai la réponse demain, car demain, je ne serai plus une amatrice du bivouac et j’aurai passé ma première nuit sous une tente.
On est samedi, et, sans s’être concertés, on s’autorise tous une petite grasse matinée. On l’a bien méritée. Je me réveille sans réveil, les rayons du soleil frappent la tente et me réchauffent le visage. Mon nez se réchauffe et commence doucement à respirer l’odeur du café : Hélène et Nathan ont préparé le petit déjeuner (j’ai bien fait de leur proposer de venir). Entre œufs brouillés et tartines de confiture, cette première nuit en tente occupe tous les débats, mais la conclusion est unanime : l’expérience est unique. Elle est à vivre, ne serait-ce que pour avoir cette impression d’être seule au milieu des vraies choses, de la nature, du vent, du cri des animaux.
J’ai les réponses à mes questions, et, ce matin, elles me semblent absurdes : oui, le duvet m’a tenue assez chaud. Au pire, je n’aurais eu qu’à attraper un pull dans la voiture, comme
Hélène. Il n’a pas plu, et, si tel avait été le cas, la tente aurait résisté et je me serai endormie avec le bruit de l’eau. Quand on vit de nouvelles expériences, quand on sort autant de sa zone de confort, il y a toujours un temps d’adaptation, c’est normal. Et s’il y a bien une chose que le voyage m’a apprise, c’est qu’on s’habitue à tout.